Jalousie, quel sentiment lourd à porter et difficile à dompter! (feat Esméralda)

Esmeralda aimait bien se rendre au marché, pas parce qu’elle aimait les emplettes, mais parce que les personnes s’y rendant faisaient justement des emplettes. Ceux qui s’approchaient des étales avaient l’intention de faire des achats, ils avaient donc des bourses pleines. La gitane n’était pas une voleuse, elle n’aimait pas comme certaines personnes de sa grande « famille » voler. Elle ne trouvait pas cela mal en soit, ils devaient bien vivre, mais ce n’était pas son truc. La jeune femme préférait largement « gagner » son argent, qu’on lui donne les pièces qui allaient lui permettre de mettre de la nourriture dans son assiette. Pour cela, elle dansait. Et elle avait l’intention de danser à côté de la place du marché, afin de gagner beaucoup d’argent. Avec un peu de chance, les parisiens allaient se montrer généreux aujourd’hui. La gitane l’espérait en tout cas, sinon elle ne serait pas venue dans ce coin de la ville avec sa chèvre pour son petit numéro. Avant de danser, Esmeralda décida de faire jouer quelques petits tours à Djali. La chèvre était plus qu’intelligente, elle faisait des choses incroyables. Beaucoup considérait cela comme de la sorcellerie, mais ça n’avait rien à voir. Elles s’étaient simplement entraînées, elles avaient travaillé dur pour arriver à ce résultat. Esmeralda récolta quelques pièces qu’elle rangea rapidement dans la petite bourse autour du cou de sa chèvre. Elle n’avait aucune envie de perdre son début de butin.

La jeune femme décida de se rendre dans un autre côté du marché, afin de s’installer dans un endroit assez large pour pouvoir danser. Elle avait besoin de place pour mouvoir son corps, sinon elle se sentait rapidement bloquée. Elle marcha donc dans le marché, entre les personnes, Djali à ses pieds. Quand soudain, son regard se posa sur une jeune femme qu’elle connaissait de vue. Elle ne savait rien de cette personne, elle avait simplement eu l’occasion de croiser la jeune femme avec Phoebus. Est-ce qu’elle se doutait qu’ils étaient fiancés ? Pas le moins du monde, Esmeralda s’était mis dans la tête qu’ils appartenaient simplement à la même famille et que c’était pour cette raison que son beau capitaine et cette jeune femme se voyaient souvent. Non, elle ne pensait pas une seule seconde que son magnifique soleil puisse à fiancé à une autre, qu’il puisse avoir donné son cœur à cette femme. Même si en réalité, il ne lui avait pas donné son cœur. C’était rare dans les mariages arrangés que le cœur soit échangé, surtout concernant les hommes qui ne se retenaient pas d’être volage malgré leurs engagements. Maintenant qu’elle voyait donc Fleur-de-Lys, l’égyptienne ne put s’empêcher de chercher du regard Phoebus. Elle espérait que l’homme allait être dans le coin également, mais elle ne le vit pas. Elle put difficilement cacher sa tristesse, cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas eu la chance de le croiser, de poser ses yeux sur lui. La jeune femme poussa un soupire triste, Djali venant se frotter à sa jambe nue pour la consoler. Il n’était pas là, cela ne servait à rien de s’attarder à le rechercher. Elle se décala donc de quelque pas, dans une zone où il y avait moins de monde, pour se mettre à danser.

Esmeralda se sentait tellement déçue de ne pas voir son beau capitaine, alors qu’il avait repéré la femme qui faisait partie de sa famille et qu’elle avait espéré qu’il se trouve dans le coin également. Cependant, il semblait que Phoebus n’était pas là, qu’il avait sans doute d’autre préoccupation. En même temps, le chevalier avait d’autres choses à faire de sa vie. Il avait énormément de travail, il avait énormément de choses à faire, c’était un homme important après tout. Il ne pouvait pas passer son temps avec les membres de sa famille au marché (puisqu’elle n’imaginait pas une seule seconde que la noble puisse être sa fiancée). La bohémienne se concentra donc sur la danse qui devait lui permettre de gagner quelques piécettes, sans prêter plus attention à ce qui l’entourait. Elle vidait complètement son esprit quand elle dansait de la sorte, c’était pour cela qu’elle adorait mouvoir son corps de cette manière. Elle ne se doutait donc pas une seule seconde que Fleur-de-Lys avait continué de se préoccuper d’elle et qu’elle avait d’horrible pensée la concernant. En même temps, Esmeralda avait déjà du mal à se rendre compte de la signification des hommes qui posaient avidement son regard sur son corps, elle ne pouvait pas deviner ce que cette femme pouvait penser d’elle. Surtout qu’elle ne voyait aucune raison qui pouvait la pousser à la détester. Au fond, peut-être que la gitane pouvait se rendre compte que la belle blonde n’était pas qu’une proche de Phoebus et qu’elle était sa fiancée, mais elle fermait les yeux sur l’évidence. D’ailleurs, elle ne pensait même plus à cette personne.

Quand la jeune femme termina sa danse, sa chèvre comme d’habitude fit passer le petit chapeau qui permettait de recueillir l’argent. C’était bien pour cette raison qu’elle dansait au final, parce qu’elle avait besoin d’argent et que c’était le bon moyen pour elle d’en gagner. Elle ne savait pas faire grand-chose de sa vie en dehors de danser, mais elle le faisait bien. Alors autant en profiter le plus possible. Le chapeau fut bien remplit et Esmeralda récupéra les pièces pour les ranger dans sa bourse accroché à sa ceinture. Elle caressa doucement la tête de Djali avant de s’éloigner un peu. Elle aimait bien bouger et ne pas danser constamment à la même place. Sauf que bien sûr, elle ne manqua pas de se perdre dans son esprit. Elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à son beau capitaine, à l’homme qui hantait complètement ses songes. Encore une fois, elle ne faisait que penser à lui donc.

Et donc forcément, la jeune femme ne faisait pas attention à ce qui l’entouré et sans le vouloir, percuta une autre personne. Et pas n’importe qui évidemment, Fleur-de-Lys.