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 Le même idéal (Enjolras)

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Etienne Enjolras
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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeSam 18 Avr - 19:28


Le même idéal
C

ourfeyrac et Combeferre fermèrent la marche des amis de l'A B C qui disparaissaient progressivement du café Musain pour reprendre le cours de leurs vie. Comme toujours, et s'il ne devait en rester qu'un seul, Enjolas était le dernier présent. Il était assez manifeste que si cela n'avait pu tenir qu'à lui seul, le chef de file de ce groupuscule révolutionnaire aurait fait de ce quartier général non pas sa seconde demeure mais son antre seule et unique. C'est cela qui, à son grand désarroi, semblait le distinguer de ses pairs, même de ceux qui se montraient les plus investis à la cause et semblaient prêts à payer de leurs personnes et de leurs vies pour défendre l'idéal républicain qu'il reconnaissait tous comme un bien nécessaire pour éradiquer le mal absolu. Qui pouvait encore bien vouloir se proclamer d'une monarchie quand la monarchie avait pourtant, et par tant d'aspects, prouvait qu'elle ne pouvait rien apporter à son peuple ? Enfin... Tant qu'ils ne pouvaient que parler, et qu'il leur fallait attendre le moment opportun pour agir (et pour que leur grande action d'éclat ne se mue pas en simpliste anecdote), quels autres choix avaient-il que d'attendre ? Et vivre sa vie était un moyen bien utile que de passer le temps. Mais qu'y avait-il de vie pour attendre Enjolras au-dehors ? Le nombre de ses amis se comptait au nombre d'individus à fréquenter l'organisme dont il était meneur, on ne lui connaissait aucune amourette typique des gens de son âge (et pour cause, il ne comptait pas se laisser distraire par de telles futilités). Il lui restait ses études de droit, ma foi, et elles pourraient bien savoir lui être utiles, à un moment ou à un autre. Il y avait bien quelques leçons à réviser, mais il n'était guère si pressé de rentrer chez lui, à dire vrai. D'un air distrait, il observait par la fenêtre les allers et venus des passants, et il aurait pu se perdre dans cette contemplation encore bien longtemps s'il n'en avait été tiré par une voix féminine. Il tourna le regard pour tomber sur la serveuse du café, qui lui signalait sa fermeture, cette fois, c'était un signe.

-Merci, je vais y aller.
dit-il finalement, ne pouvant guère se permettre de contester, rassemblant ses affaires.

Il prêta à peine attention à la demoiselle, se contenta d'un rapide regard à son adresse pour lui signaler qu'il ne l'embarrasserait plus bien longtemps, s'il avait été d'une autre constitution, il aurait pu constater que la demoiselle était plutôt charmante, mais il ne voyait rien. C'était à peine si la force de l'habitude était parvenue à lui faire intégrer le nom de Louison comme étant la jeune femme qui venait traverser l'arrière salle de temps à autres, et par conséquent la seule femme à assister ponctuellement aux réunions des amis de l'A B C. S'il y prêtait plus garde, il pourrait peut-être constater que la jeune femme avait plus à dire et à penser qu'elle n'en donnait l'air, ou que ses préjugés l'en laissaient croire, plutôt.








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Louison Bahorel
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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeLun 27 Avr - 18:01

Le même idéal

Louison ♠ Enjolras


Bien sûr qu'il me dit qu'il va s'en aller, à quoi est-ce que je m'attends d'autre, alors que mon propos tout professionnel ne l'invite qu'à une réponse de la sorte. Il est évident que c'est la seule réponse qu'il allait me fournir, il n'a aucune raison de s'opposer, même s'il a la coutume de rester dans cette arrière-salle plus longuement que tous les autres, et de ne partir qu'en même temps que les habitués qui attendent la dernière minute pour s'imbiber d'alcool encore un peu avant de retrouver la misère de leur quotidien. Si je veux espérer le voir rester plus longuement, il faut que je trouve un meilleur prétexte pour l'inviter à rester, et je dois bien avouer me retrouver le bec dans l'eau. Je peux être franchement douée en rhétorique (sans vouloir me vanter ... quoique) et je veux croire soutenir la comparaison intellectuelle avec bien des amis de l'ABC, mais face à leur chef de file, je me sens comme deux ronds de flanc. Je n'ai pas envie qu'il me prenne pour une ravissante idiote, j'ai envie de lui prouver ma valeur. Mais de quelle manière procéder. Je ne peux quand même pas amorcer le tout par un "je veux rejoindre votre groupuscule révolutionnaire, j'admire et partage vos idées, et je suis certaine que je pourrais avoir ma place parmi vous et faire la différence, bien plus que d'autres des étudiants qui vous entourent." Il ne comprendrait pas.

Pourquoi considèrerait-il d'ailleurs que la paroles et les opinions de la pauvre laveuse de vaisselle aient une quelconque valeur. ? Il faut que j'arrive à me reprocher de lui sans le braquer. S'il s'était agi de n'importe quel autre de ses confrères, je me serais contentée de jouer de mes charmes, et cela aurait été une affaire plus aisément menée. Sauf que la gente féminine n'a pas l'air de l'intéresser. Ni la gente masculine. Un gâchis asexuel qui n'aurait que sa mère patrie pour maîtresse, un rien d'inceste oedipien dans le tout. Que dire, que dire. Dis quelque chose, Louison. Si tu ne dis rien, il va s'en aller. Si tu ne dis rien, tu vas tout gâcher.

-Mon frère.
Oui, mon frère. C'est la première chose qui me vient à l'esprit, et ces deux mots me viennent sans contexte et sans cohérence. Maintenant que cela est dit, je suis bien contrainte de trouver quelque chose. Je vais trouver quelque chose. Je devais m'excuser en son nom, Jonah n'a pas pu venir aujourd'hui. Il devait retrouver d'autres camarades à Pantin, j'ignore s'il vous l'a dit.

L'excuse est bancale, mais peut-être fera-t-elle l'affaire ? D'accord, jamais Jonah ne m'a demandé quoi que ce soit, et encore moins de justifier ses absences, car celle-ci ne sera bien sûr pas la dernière. Qu'importe, j'ai un prétexte. Et peut-être une chance, également. Car j'ignore si Enjolras sait seulement que je suis soeur de l'un des leurs. Si cela peut altérer ne serait-ce qu'un peu le regard qu'il peut poser sur moi. Ce n'est peut-être pas assez, sa réponse sera peut-être le témoignage d'une indiférence pure, mais je veux tenter le coup.


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Etienne Enjolras
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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeSam 2 Mai - 10:38


Le même idéal
C'

était sans le moindre doute peu respectable de l'admettre, mais Enjolras ne faisait que peu de cas de Louison. Il n'était jamais obnubilé que par une seule et même chose, une seule cause, un seul idéal, et sous cette impulsion, le reste ne tardait pas à paraître accessoire. Même les personnes de son entourage, celles dont ils s'étaient fait des amis, ne trouvaient de l'intérêt à ses yeux que parce qu'ils couvaient du regard un objectif similaire. Amis, était-ce le mot ? Il était présent jusque dans le nom du groupuscule dont il était le chef de file, et à le voir, pourtant, on pouvait aisément comprendre qu'"amis" tenait plus de "futurs compagnons d'armes" dans son vocabulaire bien précis. D'aucun prendront sa défense en affirmant que c'était la situation qui voulait cela. Il fallait savoir considérer l'ordre de ses priorités, et la priorité était de donner à la France un prestige et une harmonie mérités dont un gouvernement absurde cherchait à tous prix à la priver... mais saurait-il exister au-delà de ces priorités, justement ? Elles dictaient tout en lui, son propos, sa pensaient, elles guidaient son âme, et qu'en resterait-il si son combat était victorieux ? Et s'il y survivait de surcroit ? Saurait-il considérer, comme tous les autres, que la vie heureuse s'attache à ce  qu'il voulait croire superficiel ? Les amis, la famille, les amours, les festins... Peut-être pas... Alors non, il n'avait rien contre Louison, il était seulement résigné par une forme d'automatisme à ne lui accorder aucune importance. Si bien que, alors qu'il venait d'enfiler sa veste et s'apprêter à s'en aller sans plus accorder un regard ou un mot à la serveuse, il fut un rien surpris que de l'entendre reprendre la parole, en des termes assez étranges tout d'abord, d'ailleurs.

Son frère ? Quoi, son frère ? À aucun moment Enjolras n'avait pris la peine de constater que Bahorel avait une soeur, et que cette-dernière allait et venait constamment dans l'arrière salle du Musain au cours de leur réunion sans qu'il n'y prête vraiment attention. Louison était donc la soeur de Jonah. Et voilà qu'il demandait à cette dernière de l'excuser de sa part ? Outre le fait que le meneur des amis de l'ABC considérait que Bahorel pouvait bien se justifier de lui-même sans demander à sa soeur de jouer les entremetteuses... ces réunions n'avaient rien d'obligatoires, même si Enjolras jaugeait toujours d'un regard peu clément ceux qui fournissaient un effort minime et ne venaient que trop ponctuellement, comme on assisterait à un spectacle sans vraiment vouloir en être l'acteur. Mais Bahorel avait de bonnes excuses. Il était celui qui était en contact avec d'autres de leurs camarades, et qui permettait de faire le lien entre tous. Il était par moments impulsif et bagarreur, mais on ne pouvait certainement pas lui reprocher de n'être qu'en partie à la cause, il était sans doute l'un des plus impliqués.

-Il m'en avait parlé.
répondit Enjolras avec une grande neutralité, et pour cause, l'attitude de Louison lui paraissait étrange, et il mettait de manière automatique une certaine distance dans sa voix. J'ignorais que Bahorel était ton frère.







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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeMer 13 Mai - 12:18

Le même idéal

Louison ♠ Enjolras


Il lui en a parlé. C'est bien ma veine. Et en même temps, j'aurais dû m'en douter, tout de même. Souvent, je blâme mon frère pour son inconséquence, je lui reproche de dépenser la fortune familiale (qui n'a plus grand chose d'une fortune dorénavant) en futilités, sans songer à ce que le futur nous réservera et à la précarité qui nous pend au nez, mais le fait est que quand il veut l'être, Jonah sait être consciencieux. Son échelle de valeur est seulement un peu différente de celle de la plupart des gens. En ce sens là, et même si je pense leurs motivations tout de même différentes, il ressmble peut-être à Enjolras, l'individu n'a pas d'importance, ce sont les individus qui en ont. De ce côté là, j'ai sûrement quelques leçons à tirer de mon aîné. Je me tiens pour la plus pragmatique, la plus raisonnable et la plus dévouée de la fratrie, mais il est vrai que par instants, je songe seulement à la nourriture que nous pourront mettre sur la table au dîner, quand lui-même n'a pas l'air de vouloir y penser une fraction de seconde, ou alors il fait bien semblant. Il n'empêche que dans ce qui lui semble important, et en l'occurrence ici la cause révolutionnaire, il est investi comme peu d'autres. Ce n'est pas donné à tout le monde de fréquenter tous ces groupuscules, d'assurer la cohésion entre chacun d'entre eux, de transmettre le plus précisément possible chaque information, la moindre d'entre elles...

Et donc, il a évidemment mit Enjolras au courant, et mon prétext s'évapore tout à coup, alors que fébrilement, je recherche un nouveau moyen de faire durer la conversation. Mon cerveau foisonne de pensées chahutantes, et j'essaie de trouver la meilleure excuse parmi elle... mais c'est finalement le chef de file des amis de l'A B C, qui m'accorde un peu plus de son temps. Son ton est distant et peu amène, mais sa remarque me donne un peu de temps, et je décide d'y répondre, en tentant d'afficher ce léger sourir qui, je l'espère, l'adoucira. Je peux me montrer précieuse, je peux me montrer farouche, je peux me montrer séductrice, en fonction de l'interlocuteur que je cherche à convaincre, mais Etienne Enjolras demeure un mystère pour moi. Un tel mystère que, avec lui, je ne sais vraiment pas quelle méthode adopter. Si tant est qu'une méthode fonctionne. En définitive, il se peut que j'y gagne davantage en demeurant tout simplement moi-même. La société étant malheureusement ce qu'elle est, c'est plus simple à dire qu'à faire. Je suis habituée à étouffer qui je suis, surtout ci, au coeur du café où je travaille, il n'y a que dans l'intimité de notre appartement que je peux librement et comme j'aime tant le faire disserter de Robespierre et éprouver que j'en ai le droit.

-C'est même lui qui a trouvé ma place dans ce café.
Je sais qu'il y a là une ouverture, et que je dois tenter ma chance. Mais je ne sais trop comment m'y prendre. Si je fais les choses de travers, qu'arrivera-t-il ? S'il vient à en parler à mon supérieur, je pourrais bien me retrouver sans emploi, et adieu l'oreille que je laisse toujours traîner au cours des réunions des amis de l'A B C, je marque donc une pause hésitante. Et finalement, je me jette à l'eau malgré tout. Il n'est jamais un mal d'avoir des alliés même du côté de ceux qui lavent la vaisselle.

Je me permets de plaisanter, mais j'espère qu'il aura compris le message dissimulé dans ma remarque. Et qu'il le trouvera utile.

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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeLun 18 Mai - 0:01


Le même idéal
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ans l'ombre d'un doute, Enjolras gagnerait souvent à s'intéresser aux individus dont il affirmait pourtant avec vigueur qu'il vivait pour défendre leurs intérêts, mais il était dévoué à la cause plus qu'à ceux qu'elle sauverait, si bien qu'il se montrait souvent indifférent à la vie de ceux qui, pourtant, gravitaient autour de lui au quotidien. Ils ne gagnaient en intérêt à ses yeux que dès lors qu'il pouvait leur trouver un rôle concret à jouer dans la nouvelle révolution qu'il voulait en marche. Pour cette raison, il avait à peine prit conscience de l'existence de Louison, et aurait encore moins pu deviner le lien de parenté qui la liait à Bahorel. C'était même lui, semble-t-il, qui lui avait trouvé sa place au café Musain. Soit, pour être tout à fait honnête, cela ne l'intéressait vraiment pas. Absolument pas, même. Ce n'était pas contre elle. La demoiselle avait l'air charmante, et s'il en prenait la peine, il pourrait même lui reconnaître un certain potentiel de séduction, mais il avait à ses yeux mieux, et surtout plus important à penser. Et pour ce qui était de penser à mieux, il ne faisait pas semblant, c'était la France, qu'il comptait sauver, cela nécessiter qu'il ne se perde pas dans ce genre de considérations sans le moindre intérêt. Du moins le pensait-il. D'ailleurs, il était sur le point de s'en aller pour de bon (après tout, le café était toujours sur le point de fermer, non ? ), mais la dernière phrase qu'elle prononça le retint dans son geste. Il n'est jamais un mal d'avoir un allié auprès de ceux qui lavent la vaisselle... Manifestement, elle parlait d'elle. Que voulait-elle dire par "allié" ? Il était convaincu qu'elle parlait des amis de l'A B C et de leur cause, mais que pouvait-elle en savoir, et que pouvait-elle en comprendre ?

-Chaque individu a sa place et son rôle dans un plus haut dessein.
Il lui adressa un regard intrigué. Qu'entends-tu par "allié" ?

Lui-même se demandait s'il ne regrettait pas dors et déjà la question qu'il venait de poser. Quelque chose lui disait qu'il était en train de perdre son temps. D'accord, il avait de ces préjugés propres à son époque qui justifiaient qu'il n'y ait que des hommes au sein de son groupuscule révolutionnaire. Il avait beau prôner l'égalité pour tous, il devait bien reconnaître qu'il n'adressait pas vraiment de regards d'intérêts aux femmes, quelles qu'elles soient. Néanmoins, quelque chose chez la jeune Louison l'intriguait. Et pas seulement parce qu'elle était la soeur de Bahorel, qui savait jouer un rôle d'importance auprès des amis de l'A B C, elle semblait éprouver une volonté et faire preuve d'une force de caractère dans lesquelles, à une échelle bien différente, il se reconnaissait, et comme ce reflet déformé de lui-même ne pouvait que lui parler, il était assez curieux d'entendre ce qu'elle pourrait bien avoir à lui dire, et de découvrir ce qu'il avait volontairement omis de découvrir sur elle.







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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeJeu 4 Juin - 11:29

Le même idéal

Louison ♠ Enjolras


Comme souvent, j'épouse entièrement l'opinion d'Enjolras. Mon frère fréquente plusieurs groupuscules révolutionnaires, pas seulement les Amis de l'ABC, et il m'en rapporte les idées dominantes, l'esprit qui régne majoritairement dans chacun d'eux, aucune pensée ne se rapproche davantage de la mienne que celle qui domine en ces lieux, c'est pour cette raison que j'ai tant apprécié d'être acceptée au café Musain plutôt qu'ailleurs. Ici, je me sens à ma place, même si pour y être complètement, il faudrait que je puisse me contenter d'autre chose que de mes allers et venues à travers l'arrière-salle, ombre passante qui n'a pas droit et intérêt d'intervenir. Que l'on remarque à peine, qui fait partie du décor. Mais cette fois, le meneur en personne du groupe étudiant me remarque, et je compte bien laisser de moi un souvenir suffisamment marquant pour qu'il ne puisse avoir aucun doute sur la valeur de mon engagement, qui est plus grand et digne que la plupart des étudiants qui demeurent à cet endroit pour passer le temps.

Je l'approuve, quand il affirme que n'importe qui en ce monde à son rôle à jouer, en bien, en mal... du brillant étudiant jusqu'à la laveuse de vaisselle. On pouvait juste choisir d'avoir un rôle plus important que celui qui nous a été naturellement attribué. Et c'est en ce nom d'ailleurs, que je compte bien prouver au jeune homme que je mérite plus que le rôle minime qu'il doit m'imaginer tenir. Au moins, j'ai réussi à éveiller son attention. Il me pose une question, et je compte bien sauter sur l'occasion pour prouver ma valeur, pour monter dans son estime.

-J'entends par là que notre naissance, notre fortune... ou notre sexe, ne conditionne pas la force de nos convictions, ou notre aptitude à les défendre.
Je marque une pause. Je ne suis peut-être pas la personne la plus intelligente ou la plus forte qui soit, mais j'ai des ressources et surtout, je m'y entends plus que bien des votres quand il faut débattre de politique. Une nouvelle pause m'invite à prendre le plus de confiance possible pour ajouter ce que je veux dire ensuite. Ce que j'ai toujours voulu lui demander, depuis que je suis en fonction ici. Et même avant, en vérité. J'aimerais vous aider, je veux participer.

La lueur de détermination qui brille dans mon regard ne doit pas lui échapper, je ne veux pas qu'elle lui échappe. Je suis sûre de moi, et certaine de mes convictions. S'il faut que je meure au nom de la cause, je n'aurais aucun mal à le faire, puisqu'elle est juste et mérite que l'on se sacrifie pour elle. Depuis qu'est née ma conscience politique, je sais qu'elle fait part intégrante de moi, qu'elle est au-delà de ce que je suis, et qu'il faut que je l'assume au-delà de ma propre existence. C'est une chose que je veux que mon interlocuteur comprenne. Jonah n'approuverait peut-être pas cette discussion. Nous parlons souvent politique, tous les deux, mais je suis certaine qu'il préfère me voir en parler qu'agir. Peu importe, cette relation ne lui appartient pas.

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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeDim 7 Juin - 11:59


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S

ur plusieurs points, Enjolras ne pouvait qu'entendre l'opinion de Louison, et même la comprendre. Nul ne choisissait sa naissance, son statut social, ou encore son sexe, tout un chacun peut se défendre et doit se battre pour atteindre la place à laquelle il se destine dans ce monde. L'inactivité, l'absence de réaction, la passivité, étaient les pires fléaux au monde. Il pouvait donc comprendre le fait que la jeune femme, quand bien même rien ne l'y prédestinait, ne voulait pas demeurer à la place que la société lui avait déterminée. Après tout, c'était là l'objectif-même de tous ceux qui se réunissaient ici régulièrement. Refuser que l'ordre des choses soit celui imposé par une politique qui n'était pas la leur. À dire vrai, il se reconnaissait un peu en Louison, ne serait-ce que dans cette lueur  de détermination qui brillait dans son regard, et dans l'aplomb qui semblait tout à coup s'emparer d'elle quand la jeune femme évoquait ses convictions... Mais il n'en demeurait pas moins... qu'elle était une femme, justement. C'était un fait aisé de constater que parmi les amis de l'A B C, il n'y avait pas la moindre femme, et pour Enjolras, c'était une évidence plus qu'il ne le faudrait peut-être. Phalocrate et mysogine, peut-être l'était-il un peu. On a beau ne vouloir pas être conditionné par la société, certaines mentalités bien ancrées nous rattrapent toujours. Mais il voulait plutôt croire qu'il avait pour les femmes se respect que l'on se doit de porter à celles qui donnent la vie, et ne doivent donc pas envisager de la perdre sur quelque barricades au nom d'un idéal qu'elles respectaient également.

Un non catégorique aurait par conséquent été aisé à formuler, et si la jeune femme espérait effectivement intégrer le groupuscule révolutionnaire dont il était le chef de file, ce serait forcément "non", en effet. Chacun de ses membres agissaient en son âme et conscience, non pas que Louison pour sa part ne soit pas capable de le faire non plus, là n'était pas le propos, vraiment pas. Mais il était des vies qu'il comptait bien plus épargner que d'autres. Celles des femmes... celle des enfants (même s'il savait pertinemment qu'il aurait grand mal à faire entendre raison à des têtes brûlées comme Gavroche). Cela étant, il y avait toujours d'autres manières d'aider que de se jeter à corps perdu dans la bataille, au devant des coups de fusil. Ils auraient bien assez comme cela de chair à canon pour ne pas envoyer de femmes innocentes dans le feu d'une action aux conséquences potentiellement funestes. Ce point-là n'était pas discutable. Louison, justement, avait ce mérite de ne pas être attendue, de pouvoir avoir des yeux et des oreilles partout, tout du moins dans ce café... Vu sous cet angle, rejeter d'emblée sa demande volontaire serait peut-être une erreur. Restait à savoir ce que la demoiselle pouvait bien avoir à l'esprit exactement.

-De quelle manière ?
demanda-t-il donc très succintement, tout en soutenant son regard, attendant de voir si cette conversation devait en quelque sorte être vaine ou porter des fruits inattendus.







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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeMer 10 Juin - 9:52

Le même idéal

Louison ♠ Enjolras


Je n'aurais pas de mal à concevoir qu'il me trouve présomptueuse, moi-même, je me dis avoir peut-être franchi quelques limites que je n'aurais pas dû. J'ai observé une occasion, j'ai décidé de la saisir, je ne sais encore si j'ai eu raison ou définitivement tort. Peut-être n'aurais-je dû rien dire, peut-être aurais-je dû me contenter de mon travail... mais cela ne me ressemblerait pas, c'est certain. Je me dis seulement que j'aurais peut-être dû par A + B lui expliquer la nature de mes convictions, afin qu'il en saisisse l'indéniable force, et qu'il ne considère pas qu'il s'agisse là d'une lubie de simple laveuse de vaisselle, qui ne sait comment occuper autrement ses mornes jours et sa vie quotidienne. Je ne rêve pas révolution dans l'espoir de bouleverser mon train-train, mes opinions politiques sont claires et indéfectibles, et je veux qu'il l'entende, je veux qu'il me croie, je veux être des leurs...

Pourtant, au moment même de le suggérer, j'ai le sentiment que mon rang, ma situation, mon être, me rattrapent très soudainement et me rappelle à ce que je suis supposée vouloir, s'il faut que je me cantonne à ce que l'on voit de moi... Je m'attends à être renvoyée dans mes retranchements, à remballer un temps mes espors et à me contenter de ce titre factice qui me permet, faute de mieux, de caresser du bout des doigts mes ambitions. Mais finalement, la réaction de mon interlocuteur, quoique je ressens de la distance dans sa voix, et plus ouverte que ce que j'aurais bien pu imaginer.

De quelle manière, me demande-t-il ? Il ne rejette pas mon idée. Je le vois réticent, certes, mais il attend de savoir ce que j'ai à proposer, il veut bien écouter ce que j'ai à lui dire. Et c'est déjà beaucoup. Je sais que je dois mesurer à présent le moindre de mes mots si je ne veux pas perdre le semblant d'opportunité que je suis en train d'entrevoir. Je suis peut-être ambitieuse, mais je ne suis pas non plus utopiste. Je ne m'attends pas à pouvoir débattre au milieu du groupe d'étudiants comme si de rien n'était. Mais je veux avoir mon rôle à jouer. J'ai plus d'une carte dans ma manche, et j'espère bien miser sur le fait que personne ne me verrait venir pour, justement, y venir. Mon rôle ne sera sans doute pas le même que celui des autres, Jonah en sera sûrement ravi, mais je peux tout de même apporter ma pierre à l'édifice. J'ai de la ressource. Suffisamment pour envisager que cela n'est en rien impossible. Je dois seulement savoir user des bons mots pour le convaincre. Je sais que l'opportunité ne se représentera pas, et que, autrement, il ignorera toujours cette brave Louison, qui va et vient dans cette arrière-sale, à peine vue des autres, et tout sera gâché.

-Je pourrais vous servir d'informatrice ? J'ai des yeux et des oreilles partout, et surtout, nul ne me voit venir.

Il est vrai que l'on me sous-estime bien souvent, de ce point de vue-là. Je sais me montrer désintéressée, quand c'est en fait tout le contraire. Au sein même de ce café, j'en entends beaucoup, et grâce à Jonah, j'ai quelques accès complémentaires qui pourraient bien servir au moment opportun. Encore faut-il que mon propos sache convaincre.

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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeJeu 11 Juin - 20:08


Le même idéal
P

ourquoi encourager une flamme que l'on pourrait aisément éteindre, quitte à se montrer brusque ou désagréable, si c'est pour que cette flamme ne consume pas un esprit qui ne mérite pas la mort éclatante des martyrs révolutionnaires mais la vie juste et belle que ces mêmes martyrs ont voulu créer pour elle ? Enjolras n'en savait rien, il n'avait pas vraiment réfléchir avant que de nourrir l'espoir de la jeune serveuse de "peut-être", en la laissant aller plus loin dans son propos. C'était qu'il attendait d'entendre ce qu'il avait à dire pour se laisser convaincre ou au contraire pour se rétracter (après tout, il ne s'était engagé à rien vis à vis d'elle). C'était un peu facile, c'est vrai, un peu trop facile, même, et sûrement injuste pour elle, mais elle avait su attiser sa curiosité, et il était d'autant plus curieux qu'il ne savait nier découvrir dans sa ferveur et dans son engagement quelques aspects de sa propre personne. Bien sûr, il savait quels limites lui imposer directement. Il est certain qu'elle ne rejoindrait pas directement les amis de l'A B C, c'était ainsi, il avait décrété que les femmes n'avaient pas leur place au sein du groupuscule révolutionnaire, et il ne changerait pas d'opinion sur le sujet. Mais son appui, qui sait, n'était peut-être pas à rejeter ou à balayer d'un revers de manche. On ne pouvait prôner le soulèvement d'un peuple et refuser son aide quand parmi ses membres, certains décidaient d'agir, à leur échelle, et c'était manifestement ce que lui proposait Louison.

Ce qu'elle avait à l'esprit, ou du moins, ce qu'elle se permettait de lui proposer, était à peu de choses près ce qu'il avait imaginé. Si elle pouvait écouter les conversations utiles, sans que l'on sache qu'elle tendait l'oreille, sachant que, grâce à son frère, elle pouvait fréquenter quelques autres groupuscules révolutionnaires, quelques autres de leurs camarades, ce pourrait être effectivement utile. Après tout, cela avait-il un prix ? Non. Si Louison était aussi dévouée à la cause qu'elle le prétendait, alors elle pourrait effectivement lui apporter une aide précieuse. Et si l'aide ne venait pas ? Eh bien qu'importe, il ne lui en tiendrait pas rigueur, d'autant que ce marché supposerait qu'ils soient seuls dans la confidence... Seuls ou presque, car il restait une chose qu'il ne pouvait ignorer : elle se nommait Bahorel.

-Que pense ton frère de tout cela ?


Car il se voyait mal faire quoi que ce soit ou lui promettre quoi que ce soit sans se concerter avec Jonah avant de prendre la moindre décision. En soi, ça le dédouanerait, qui plus est, il ne voulait pas causer de discorde au sein de la fratrie... surtout si cela devait compromettre la cause. Évidemment, le rôle qu'elle s'attribuerait (et qu'il voudrait bien lui attribuer alors) n'aurait pas grand chose de dangereux, et au moment de prendre les armes, il escomptait bien qu'elle ne soit pas parmi eux, mais comme à l'abri, comme tous ceux dont ils défendraient autant la vie que les libertés.







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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeMar 23 Juin - 11:10

Le même idéal

Louison ♠ Enjolras


Je ne peux m'empêcher de m'agacer de la question de mon interlocuteur, même si je la sais logique et totalement légitime. Que pense Jonah de tout cela ? En quoi cela le regarde-t-il ? Jonah, j'entends. Je suis une grande fille, je suis tout à fait apte à prendre mes décisions par moi-même. Et si j'ai longuement été sous la tutelle de mon aîné, cela ne m'empêche pas de savoir voler de mes propres ailes, de disposer de mes propres capacités de réflexion, de ma propre liberté de pensée, que je ne me laisse au passage dicter par personne, bien que les opinions de Jonah m'ont sans doute influencée (je l'admet à peine car cela m'agace terriblement). Pas plus que je ne me laisse dicter ma conduite, par ailleurs. Je me vois à nouveau souffrir des préjugés liés à mon rang et à mon sexe. Je ne peux pas lui en vouloir. En même temps, je me doute bien qu'il préfère s'éviter tout esclandre si mon frère devait avoir vent de cette discussion et de l'éventuelle (et relative) collaboration qui serait capable d'en découler. Ça semble logique, même s'il n'a pas vraiment de mouron à se faire. Jonah a pertinemment conscience qu'une sorte de fibre politique anime les enfants Bahorel depuis leur plus jeune âge. Même si je soupçonne mon aîné, pour sa part, d'être moins investi qu'il ne faudrait, plus soucieux de la bagarre que du travail accompli et du dessein à servir. Peu importe, je sais que je dois me sentir plus satisfaite qu'agacée de sa réponse (même si les deux sensations m'animent en même temps, ce qui n'est guère agréable au passage), s'il me pose cette question plutôt que de contester mon offre, c'est donc qu'il l'envisage.

En même temps il aurait tort de ne pas le faire, il n'a rien à y perdre. Si ce n'est, qui sait l'estime de mon frère et son aide précieuse, lui qui ralie les amis de l'A B C à d'autres groupuscules révolutionnaires, ce qui n'a rien de négligeable. D'où sa question, certainement, que j'interprète à ma manière, puisque j'ai ma fierté. Et quelle fierté ! Elle m'a causée du tort déjà plus d'une fois. Cette fois, je dois la mettre en sourdine, j'ai trop à perdre si je parle, ou du moins parle mal. Trop à y gagner si je m'exprime bien et arrive de surcroit à le convaincre. Une perspective qui me semble bien moins lointaine et beaucoup plus accessible que d'ordinaire.

-C'est grâce à lui que je travaille ici. Je réponds avec vigueur et force conviction. Il m'a toujours encouragée, et si vous l'interrogez, vous verrez qu'il me soutient.


Je peux prononcer ces mots sans rougir, sans craindre de me fourvoyer, ils sont infinie vérité, et même si Jonah me trouvera folle d'avoir ainsi devisé avec Enjolras, alors que j'aurais dû toujours me taire et me satisfaire d'écouter, il abondera dans mon sens quoi qu'il arrive. Mon heure serait-elle venue ? Celle d'importer et d'apporter ?
Je veux le croire.

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Message#Sujet: Re: Le même idéal (Enjolras)   Le même idéal (Enjolras) I_icon_minitimeVen 26 Juin - 13:14


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ahorel, semble-t-il, n'était apparemment pas réfractaire aux "lubies" révolutionnaires de sa soeur (lubies étant un mot qu'il n'aimait pas trop accoler à l'adjectif révolutionnaire, même quand cela concernait son interlocutrice), au contraire, il les encourageait. Il aurait pu trouver ce travail à Louison pour permettre à leur foyer quelques revenus, mais non, c'était visiblement à dessein. Enjolras ne savait pas trop ce qu'il convenait d'en penser, c'était après tout leur vie, leur famille... Enjolras savait que tous les deux étaient orphelins, ils avaient dû se soutenir mutuellement depuis le décès de leurs parents, sans doute cela avait-il contribué à la proximité qu'ils avaient aujourd'hui, et au fait que Bahorel n'ait jamais songé à préserver sa soeur de ses idéaux. Soit, si son aîné était d'accord, il n'y avait pas grand chose qu'il puisse opposer à son interlocutrice. La question serait différente, si elle décidait de se hisser sur les barricades à venir et à clamer haut et fort ses convictions (et il était certain que c'était bel et bien de convictions qu'il fallait parler, cela se lisait dans ses yeux, et s'entendait dans le ton de sa voix), mais là, elle participait sans mettre ses jours en danger, ils avaient besoin de toute l'aide et de tout l'appui nécessaire, c'est certains, alors il ne pouvait pas rechigner à accepter un engagement à ce point volontaire. Même si, bien sûr, il faudrait qu'il obtienne quelques confirmations auparavant. Nul doute, en tous cas, que cette conversation ne serait pas la dernière... Et qu'il l'observerait à présent différemment quand elle traverserait l'arrière-salle du café Musain (c'est à dire qu'il lui prêterait de l'attention, lui qui ne s'en était jamais donné la peine jusque-là). Ils avaient en commun cette flamme qui intensifiait leurs regards et illuminait leurs propos quand ils en venaient à évoquer les sujets qui leur tenaient à coeur. Mais puisque dans pendant féminin, il y avait "féminin", le chef de file des amis de l'A B C ne lui accorderait pas ce sens du sacrifice qu'elle possédait sans doute, mais qu'elle devrait oublier.

-Très bien, j'en parlerai avec lui.


Une fois ces mots prononcés, il enfila sa veste. Le café devait toujours fermer, lui semblait-il, même si celle chargée de le fermer paraissait l'avoir entièrement oublié, au profit d'une conversation qui l'avait manifestement passionnée. En même temps, Enjolras aussi devait bien reconnaître pour sa part que cette conversation n'avait pas le moins du monde été inintéressante. Cela pourrait bien lui être utile à l'avenir. Il était temps pour lui de s'en aller, même s'il n'y avait pas grand chose pour l'attendre à l'extérieur. Juste son miteux appartement qu'il lâchait dès que l'occasion s'y prêtait, trop accaparé par ses convictions pour se soucier de son lieu de vie, qui n'avait d'attrait que sa bibliothèque, fournie en grands noms de philosophes et de la la politique.

-Bonne soirée.
ajouta-t-il en guise d'au revoir avant de quitter la salle, sans plus un mot et un regard à l'adresse de la jeune serveuse.







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