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 Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)

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Louison Bahorel
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Message#Sujet: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeVen 15 Juil - 14:42

Même la Seine finit par rejoindre son lit

Louison & ?


Les premiers rayons de l'aube éclairent de leur pâle lumière les pages du livre sur lequel je cherche à concentrer mon attention. La tâche est ardue, guère simple. Le Soleil peine encore à se dresser à hauteur des habitations, n'a pas encore atteint les sommets des tours de Notre Dame, mais j'essaye malgré tout. Le bleu d'encre est à présent plus clair, et je pourrais presque me donner l'impression d'être sortie d'un long sommeil alors que je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. J'ai essayé pourtant, sincèrement, mais je n'y suis pas parvenue.

Le café fermait tard, la nuit dernière, le temps de débarrasser les lieux des derniers importuns alcoolisés qui ne daignaient guère décamper, le milieu de la nuit était déjà passé. Mes membres et paupières étaient lourd, je pensais m'endormir aussi simplement qu'un nourrisson, mais à mon retour, j'ai constaté que Jonah n'était pas là. M'inquiéter est inutile, je le sais, il découche régulièrement, et même s'il baigne souvent dans des affaires suspectes, il me revient toujours, et en pleine forme, mais je n'ai pu m'empêcher de vouloir attendre mon frère. Son absence m'avait éveillée aussi bien que si je m'étais baignée toute entière dans un bain d'eau glacée. Une heure passa, deux... Il ne rentrerait pas, mais moi je ne pouvais plus dormir. Alors qu'importe, je me suis emparé de mon livre. La peau de Chagrin. Je ne me lasserai jamais de Balzac et de sa comédie humaine. Il sait saisir dans son essence même ce que le peuple endure, et un peu de fantastique ne fait pas de mal, en ces heures si sombres, même si je n'oublie pas qu'il faut garder les deux pieds ancrés dans la réalité si on veut espérer durablement la modifier.

Mes pas m'ont menée jusqu'aux abords de la Seine, sa froideur conjuguée au froid naturel d'un petit matin au mois de mars me font légèrement frissonner, mais je fais mine de rien, me laissant accaparer par ma lecture, ou du moins ma tentative de lecture, appréciant l'air de Paris au petit matin, quand la capitale somnole encore et que seule l'eau fait bruit à mes oreilles. Je me crois seule au monde. Je dois réaliser trop tard que je ne le suis pas. Le nez entièrement plongé dans l'œuvre que je tente de déguster comme un petit-déjeuner frugal, je n'ai pas vu la personne qui me faisait face, et l'ai bousculée sans sommation. Instinctivement, je m'excuse. Je n'attendais ni ne voulait de compagnie, mais celle-ci me rattrape plus tôt que je ne l'aurait cru. Je passe mes journées entières environnées de trop de personnes qui, bien souvent, préfèrent les sujets les plus triviaux aux grandes envolées philosophiques. Alors bien sûr, quand j'ai droit à ma tranquilité, à présent interrompue, je prends soin de la savourer.

-Désolée, je ne faisais pas attention.




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Esmeralda
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeLun 29 Aoû - 16:55

Louison & Esmeralda
Dansez, sinon nous sommes perdus.Même la Seine finit par rejoindre son lit.
Esmeralda n’avait pas pour habitude de dormir très tard le matin, parce qu’elle devait rapidement se mettre au travail pour gagner le plus d’argent possible. Mais ce jour-là, elle avait été réveillée plus tôt que prévu. Parce qu’un ami gitan venait de mourir. C’était Clopin qui était venu la prévenir, alors qu’il venait à peine de l’apprendre lui-même. Ce gitan était malade depuis quelques jours et visiblement, il n’avait pas survécu à la maladie. Esmeralda avait osé croire qu’il était juste un peu malade, que ce n’était pas si grave que ça, mais finalement elle devait bien avouer qu’elle s’était trompée. La rumeur commençait à courir, c’était grave. C’était une maladie grave, le choléra. Forcément, les gitans s’inquiétaient puisqu’ils savaient que c’était très contagieux. Esmeralda devait bien avouer qu’elle n’était pas vraiment rassurée. Elle espérait que la maladie n’allait pas trop se répandre, mais elle se trompait évidemment. En ce fin mars, la situation n’était pas encore dramatique, mais celle-ci n’allait pas tarder à le devenir. Pour l’heure, il n’y avait pas encore trop de rumeur d’épidémie. Incapable de se rendormir, la jeune femme avait donc décidé de quitter tôt la cours des miracles pour rejoindre les rues de Paris. Elle savait bien qu’il n’y avait encore pas assez de personne dans les rues pour qu’elle puisse gagner de l’argent en dansant, mais elle avait besoin de prendre un peu l’air. Elle se promenait donc sur les bords de la seine en compagnie de sa fidèle chèvre, qui trottait tranquillement à ses pieds nus.

La jeune femme se laissa porter par ses pensées, qui se dirigeaient évidemment vers son soleil. Cela faisait un moment que la gitane n’avait pas eu l’occasion de croiser le capitaine de la garde, elle ne savait pas du tout où il se trouvait. Elle commençait à s’inquiéter un peu, elle espérait qu’il allait bien. Et au fond d’elle, la jeune danseuse espérait aussi qu’il pensait un peu à elle malgré le fait qu’ils ne se voyaient pas. Autant qu’elle puisse penser à lui en réalité, même si elle passait son temps à penser à lui. Sans son soleil, la jeune femme ne savait pas du tout ce qu’elle allait faire. Elle espérait vraiment qu’elle allait le voir prochainement. Elle était complètement perdue dans ses pensées, au point qu’elle ne remarqua même pas qu’il y avait une autre personne qui se promenait en face d’elle. Et forcément, elle la percuta. La femme qu’elle avait percutée s’excusa immédiatement, affirmant qu’elle ne faisait pas attention.

« Je ne faisais pas attention non plus. » Répondit la jeune gitane en affichant un sourire à l’inconnue. Elle n’avait aucune raison de s’excuser, puisqu’Esmeralda était complètement perdue dans ses pensées. « Ton livre a l’air passionnant. »

Dit-elle, comme ça. Elle constatait ce fait en observant un peu l’inconnue qu’elle avait sous les yeux et elle s’était donc contentée de dire ce qu’elle pensait. Et elle le pensait vraiment, puisque la jeune femme avait vraiment l’air perdu dans sa lecture.
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Dernière édition par Esmeralda le Lun 31 Oct - 14:29, édité 1 fois
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Louison Bahorel
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeVen 2 Sep - 10:17

Même la Seine finit par rejoindre son lit

Louison & ?


J'observe plus en détails la jeune femme que ma lecture attentive ne m'avait pas fait remarquer plus tôt et que j'ai percutée de plein fouet. C'est une jeune femme, moins âgée que moi, belle, très belle, une beauté aussi envoutant qu'exotique. Je la reconnais. Cette jeune femme, je l'ai déjà vue. Elle danse, parfois, sur le parvis de la cathédrâle, et le regard des hommes brillent soudain d'une admiration (mêlée de lubricité, pour certains) sans pareille. Elle excelle dans son art, il faut le dire. Mais quand ces hommes n'ont de cesse que de l'admirer. Je déplore à vrai dire que ses charmes (au-delà de son talent) soient son gagne-pain. Se rend-elle compte qu'on l'objectise ? Je ne le pense pas. Ou alors elle le sait et elle décide d'en jouer. Je ne sais pas ce qui est le mieux, en vérité, car si elle devait avoir conscience de sa condition, j'ose penser qu'elle chercherait à s'en exempter, d'une façon ou d'une autre.

Et c'est dommage, d'ailleurs, car autrement, la jeune danseuse semble réellement sympathique et charmante, polie, aussi, puisqu'elle s'excuse parce qu'elle affirme qu'elle ne faisait pas attention davantage. Ça aurait pu s'arrêter là, évidemment, nous aurions pu passer l'une et l'autre notre chemin, qu'avons-nous à nous dire, après tout ? Mais Esmeralda réengage la conversation, et peut-être ai-je besoin de parler, au fond, car je ne me contente pas d'éluder sa réponse avant de poursuivre mon chemin en même temps que ma lecture, je décide de lui répondre de sorte d'engager une réelle conversation. Qui sait ? Peut-être ai-je plus à apprendre de mon interlocutrice que ce que mes préjugés à son sujet me laissent croire.

-Il l'est,
réponds-je, très sincère, car je ne saurais m'exprimer autrement au sujet de Balzac. Il parle d'un homme désespéré à qui l'on offre d'exaucer chacun de ses désirs. Mais à chaque désir concrétisé, la durée de sa vie est écourtée. Cela nous apprend à nous méfier de ce que l'on convoite.

Je regarde un instant la jeune femme. Je pourrais l'interroger sur ses propres lectures, mais je devine qu'elle ne lit pas. Considération certainement hautaine mais issue d'une simple observation sociologique. Ne serait-ce qu'être une femme vous accorde rarement l'opportunité d'être lettré. Et la jeune danseuse a sans doute bien d'autres préoccupations que l'apprentissage de la lecture. La bohémienne n'avait pas dû traîner sur les bancs de quelque école que ce soit. Je me demande, d'ailleurs, ce qu'a pu être sa vie. Elle n'a pas dû être simple, elle doit égaler si ce n'est dépasser celles de ces grands héros de La Comédie humaine dont je savoure les déboires et les aventures. Je reconnais que cela m'intrigue.

-Vous aimez les histoires ?

J'en aurais peut-être pour elle qui pourraient l'inviter à reconsidérer sa situation.


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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeLun 31 Oct - 15:20

Louison & Esmeralda
Dansez, sinon nous sommes perdus.Même la Seine finit par rejoindre son lit.
Esmeralda avait vraiment le sentiment que le livre de la jeune femme qu’elle venait de percuter lui était passionnant, au vu de la manière dont elle était perdue dans sa lecture. La femme lui répondit alors qu’il l’était, avant de lui parler un peu plus de l’histoire. La gitane l’écouta attentivement, concentrée, expliquer l’histoire de sa lecture. Celle d’un homme à qui on offrir d’obtenir tout ce qu’il désir, mais qui en contrepartie voir la durée de sa vie écourtée. Esmeralda écouta tout aussi concentrée la morale que la jeune femme lui expliqua concernant cette histoire, le fait qu’il fallait se méfier de ce qu’on convoitait. Ce n’était qu’une ébauche de cette histoire et Esmeralda devait bien avouer qu’elle aurait bien aimé pouvoir en savoir plus. Parce qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce qui arrivait à cet homme, celui à qui on offrir tous ses désirs. Sa vie était-elle si écourtée, cela n’en valait pas un peu la peine ? Pour un peu plus de désir, ne pouvait-il pas sacrifier un peu de vie sans que ça n’ait de trop grande conséquence. Esmeralda savait qu’elle serait prête à sacrifier beaucoup pour pouvoir revoir son soleil, peut-être bien trop que ce qu’elle ne devrait le faire d’ailleurs.

« J’adore les histoires. » Répondit-elle vivement quand Louison lui posa la question, un large sourire sur le visage. « Quand j’étais plus jeune, ma nourrisse me lisait souvent des histoires. »

Sa mère d’adoption plus précisément. Esmeralda se disait parfois que sa vraie mère le faisait peut-être aussi, mais elle n’en savait rien. Elle n’avait plus aucun souvenir de ses vrais parents, il ne lui restait que ce petit trésor dans son sachet qu’elle portait toujours sur elle, comme un talisman qui allait lui permettre de retrouver sa famille. Celle qu’elle considérait comme sa mère donc, ce n’était autre que celle qui l’avait élevé pendant les premières années de sa vie avec les gitans. Esmeralda aimait les histoires donc, malheureusement elle était bien incapable de lire elle-même. Elle n’avait reçu aucune éducation et c’était déjà incroyable que sa mère d’adoption ait eu l’occasion de lire. Maintenant, des personnes proches d’elle, c’était Gringoire qui savait lire. Cela lui arrivait souvent qu’elle lui pose des questions, qu’elle lui demande de traduire pour elle des mots. Comme le si beau mot de son soleil.

« Qu’est-ce qui arrive à cet homme qui obtient tous ses désirs ? »
Demanda-t-elle alors, ne parvenant pas à taire sa curiosité concernant l’histoire que la jeune femme sous ses yeux était en train de lire. Elle était curieuse oui, elle avait envie de savoir ce qui arrivait à ce pauvre homme. Même si elle embêtait peut-être la jeune femme par ses questions. Si Louison était trop embêtée, elle n’aurait qu’à lui dire, la gitane ne lui en tiendrait pas rigueur. Même si elle avait vraiment envie d’étancher un peu sa curiosité quand même. Est-ce que c’était si mal que cela d’obtenir tout ce qu’on voulait, en sacrifiant une partie de sa vie ?
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Louison Bahorel
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeVen 4 Nov - 10:18

Même la Seine finit par rejoindre son lit

Louison & ?


Sur mon visage se dessine une fine esquisse de sourire en entendant la réponse de ma pauvre et charmante interlocutrice. Au fond, je la trouve attachante. Comment pourrais-je lui reprocher de ne pas être cultivée, de ne pas avoir la chance que j'ai eue de pouvoir me familiariser avec l'art des lettres ? Je ne le peux pas. Elle n'est pas responsable de son sort... elle est juste responsable peut-être de ne pas faire plus d'efforts pour se soustraire à sa condition. Nous vivons dans une société où nous, être jetés, somme conditionnés par notre naissance, nos destins sont abandonnés à une fatalité contre laquelle il faut se battre. Je n'ai pas à me plaindre de ma naissance, mais en voyant des personnes comme Esmeralda, je sais pourquoi je me bats, ou pourquoi j'ai envie de me battre, car on ne me laisse que peu ma chance : je veux lutter contre la misère, contre les inégalités qui obstruent ce monde. Je me demande si je serais capable d'aider mon interlocutrice, même à mon échelle. Je ne sais même pas si elle aurait envie de changer sa condition, l'habitude l'a rendue docile. Dans tous les cas, ça ne fait jamais de mal d'initier tout un chacun à l'oeuvre de Balzac, que je considère (à forte raison selon moi) comme l'un de nos plus brillants auteurs contemporains. Elle adore les histoires, m'apprend-t-elle, sa nourrice lui en lisait autrefois. J'ignore quelle était la nature de ces histoire, mais je me sens d'humeur à lui en faire découvrir une autre. Elle m'interroge, veut savoir ce qu'il advient du protagoniste du roman que je dévoire. Je n'hésite pas à lui en apprendre davantage.

-Tout d'abord, il ne s'inquiète pas de voir sa vie s'écourter, il considère que ce qu'il peut obtenir mérite le sacrifice de cette longévité. Raphaël - le protagoniste - devient immensément riche, obtient la gloire et le succès, ainsi que l'amour de la femme qu'il aime. Mais en parallèle, il vieillit prématurément. La maladie le dévore, et aucun médecin ne sait le sauver. Quand il prend conscience de l'imminensce de sa fin, il finit reclus, ne pense plus qu'à sa survie. Il réalise que sa vie aura été vide, qu'il n'a rien fait de l'immense pouvoir qui lui a été accordé.
Je marque une pause. Il meurt, seul et malheureux, en formulant son tout dernier désir : celui de vivre encore.

J'esquisse un fin sourire. La première fois que j'ai lu la conclusion de cet ouvrage, cette histoire m'a profondément remuée. Il y a des auteurs qui ont ainsi le don de vous faire remettre en question. Ce n'est pas pour rien que je prends plaisir à relire cet ouvrage. Je le trouve fort en plus d'être excelemment écrit. Je me demande si mon interlocutrice sera sensible à son message.


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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeSam 7 Jan - 18:03

Louison & Esmeralda
Dansez, sinon nous sommes perdus.Même la Seine finit par rejoindre son lit.
La jeune inconnue qu’Esmeralda venait de rencontrer accepta de lui en dire un peu plus sur l’homme de l’histoire qu’elle lit, lui racontant ce qui arrivait à ce Raphaël. La jeune gitane écouta attentivement les paroles de la jeune femme, un peu comme une enfant écoutant une histoire qu’on était en train de lui raconter. Elle apprit donc que l’homme profita du pouvoir qu’on lui avait attribué pour devenir riche, pour obtenir la gloire, le succès et surtout l’amour de la femme qu’il aimait. Esmeralda ne put s’empêcher de tiquer sur cette partie précise de ce que l’homme avait obtenir grâce à son pouvoir sacrifiant un peu plus à chaque fois sa vie, sans se rendre compte de ce qu’il était en train de perdre justement. Parce que c’était exactement ce que la jeune femme demanderait à la place de cet homme, si elle pouvait faire les mêmes vœux que Raphaël. Si on lui en donnait le pouvoir, même en sacrifiant une partie de sa vie (ne se doutant pas que le sort lui réservait une vie courte d’ailleurs), elle demanderait à retrouver son soleil et à pouvoir vivre à ses côtés. C’était la seule chose qu’elle désirait, la seule chose qu’elle demanderait parce que c’était la seule chose qui pourrait réellement être heureuse. Mais ça, bien sûr, elle ne se rendait pas compte de la réalité. Louison continua donc son histoire, qui ne termina pas du tout d’une bonne manière. Esmeralda apprit qu’à force, la vie de l’homme était vraiment écourtée et aucun médecin ne parvenait à le soigner. Il termine reclus, seul, se rendant compte que sa vie n’est que vide et qu’elle n’a pas été si heureuse que ça. Et finalement, il finit par mourir en demandant de continuer de vivre encore.

« C’est vraiment une histoire triste. » Commenta la jeune femme alors, après le long récit de son interlocutrice. Elle trouvait cette fin triste oui. Esmeralda préférait largement les histoires qui se terminaient bien, quand tout le monde finissait par avoir la vie heureuse qu’ils désiraient. Elle espérait que son histoire serait aussi belle que celle qu’elle pouvait parfois entendre des livres, puisqu’elle ne pouvait pas les lire elle-même. Si seulement son histoire pouvait être belle, mais parfois les auteurs s’amusaient à rendre tout cela triste. « Si je pouvais avoir son pouvoir, je demanderais seulement à être auprès de l’homme que j’aime… je n’ai besoin de rien d’autre. »

Ce n’était pas exactement ce que la morale de cette histoire voulait nous apprendre, mais Esmeralda ne pensait vraiment pas avoir besoin de désirer autre chose dans sa vie. Quoi que… elle avait toujours l’espoir d’un jour pouvoir retrouver sa mère, de pouvoir un jour la revoir et savoir exactement d’où elle venait.

« Tu aimes bien lire des histoires tristes ? » Demanda-t-elle, ne pouvant pas s’empêcher de se montrer vraiment curieuse envers Louison, alors qu’elle ne la connaissait pas du tout.
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeJeu 19 Jan - 13:32

Même la Seine finit par rejoindre son lit

Louison & ?


Je hausse les épaules quand la jeune danseuse observe que l'histoire que je viens de lui raconter est bien triste. C'est vrai, sans doute, d'un certain point de vue, en effet. Le destin de cet homme abandonné à la tristesse, à la mort et à la solitude n'a absolument rien d'heureux. Pourtant, je ne trouve pas cette histoire triste. Pas plus que joyeuse, en fait. Je considère seulement qu'elle est intéressante et lourde de sens, également, que tout le monde peut en tirer enseignement. Sans doute devons-nous compatir au sort de notre héros, oui, pour ne pas vouloir finir comme lui, mais quelque part, quand je lis La Peau de chagrin, je me dis seulement que le jeune homme n'a jamais que ce qu'il mérite, rien d'autre. Il faut se méfier de ses désirs, être prudent avec ce que l'on souhaite. C'est cela, que cette grande œuvre, que je trouve vraiment sublime, nous enseigne. Et pourrait peut-être enseigner mon interlocutrice, si elle parvenait à lire entre les lignes, à comprendre. Mais j'ai l'impression que la candide gitane ne saura qu'interpréter littéralement ce que je lui dis. Et c'est normal, au fond. La littérature est aussi faite pour cela, pour être vécue au premier degré. Je le sais et peut le comprendre, mais j'en suis moi-même incapable. À force de diverses lectures, j'ai acquis une conscience des mots et de leur portée que je ne peux aujourd'hui nier, prétendre ne pas connaître. J'accorde d'ailleurs d'autant plus de foi dans l'impact du langage que ce dernier peut porter et faire évoluer à lui seul des idéaux, de ceux que je chéris sncèrement. À commencer par mes idéaux révolutionnaire, somme toute. Mais nous n'en sommes pas là. Je ne redirai pas à l'Esmeralda les éloquents discours de Robespierre. J'admets déjà que j'apprécie qu'elle me prête une oreille attentive. Rien que cela sait me ravir.

J'affiche un sourire un peu amusé quand la jeune femme m'apprend que si elle devait obtenir ce qu'elle désirait, elle ne ferait qu'un souhait, mais quel souhait ! Celui d'être auprès de l'homme qu'elle aimait. Ah, l'amour ! Je l'ai toujours observé à distance, je ne l'ai jamais resenti. J'envie parfois ceux qui l'éprouvent mais je me ravise bien vite. L'amour rend heureux certains, c'est vrai. Mais la plupart du temps, il n'engendre qu'un profond désespoir. Je n'ai pas le temps pour le désespoir. D'ailleurs, quand je regarde mon interlocutrice, je ne suis pas sûr que son affection pour l'objet de son désir la rende véritablement heureuse. Je songe à l'interroger au sujet de cet homme, mais je décide que non, du moins pas de façon trop directe. J'y suis décidée quand elle me demande si j'aime les histoires tristes. Mon sourire s'élargit un peu.

-J'aime bien lire,
je réponds d'abord. Et je ne trouve pas que cette histoire soit vraiment triste. Les romans tristes n'ont pas pour but de nous rendre malheureux, ils ont pour but de nous faire réfléchir. On peut toujours tirer le meiller parti des choses. Même des choses les plus malheureuses. C'est un peu ma philosophie, ma vision du monde. Crois-tu que tu saurais te satisfaire uniquement de la présence de l'homme que tu aimes ?


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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeVen 10 Mar - 22:43

Louison & Esmeralda
Dansez, sinon nous sommes perdus.Même la Seine finit par rejoindre son lit.
Quand Esmeralda demanda à son interlocutrice i elle aimait les histoires tristes, celle-ci lui répondit qu’elle aimait lire, que cette histoire n’était pas vraiment triste. Esmeralda ne pouvait pas s’empêcher de penser le contraire, elle trouvait vraiment cette histoire triste. La gitane écouta cependant attentivement les propos de la jeune femme, alors qu’elle lui expliquait que les romans tristes n’avaient pas nature à nous rendre malheureux, mais juste à nous faire réfléchir. Esmeralda ne pouvait pas affirmer qu’elle comprenait tous les propos de Louison, mais elle était vraiment intéressée quand même. Elle ne demandait qu’à apprendre. Mais comment est-ce qu’on peut tirer le meilleur de quelque chose malheureuse ? Esmeralda se posait vraiment la question. Ça n’avait pas vraiment de sens. Enfin, la gitane n’avait pas l’impression que ça en avait. Oh, elle ne mettait pas en doute la réflexion de la jeune femme devant elle, elle ne se pensait pas assez intelligente pour le faire. Mais quand même, elle avait un peu de mal à comprendre.

Esmeralda n’eut pas vraiment l’occasion de réfléchir plus à cette situation, puisque Louison lui demanda si elle pourrait se satisfaire de l’unique présence de l’homme qu’elle aime. Esmeralda ne mit pas longtemps avant de répondre, elle fit hâtivement.

« Bien sûr ! » Et elle le pensait vraiment, la jeune femme ne mentait pas. « Je n’ai besoin de personne et de rien d’autre que lui. »

Le pire, dans tout cela, c’était qu’elle pensait sincèrement ce qu’elle disait. Elle savait bien qu’elle avait d’autre chose dans sa vie que son soleil, d’autres personnes, mais elle ne jurait vraiment que pour son Phoebus. Ce dernier était son soleil, le soleil de sa vie en fait. Elle ne jurait que par lui et elle pensait sincèrement qu’elle n’avait besoin que de lui pour être heureuse. Qu’elle n’avait besoin de rien d’autre. Et en même temps, Esmeralda n’avait effectivement pas grand-chose dans sa vie quand même. Cependant, Djali ne sembla pas apprécier les paroles de sa maîtresse, puisqu’elle tapa vivement le sol de ses sabots. La gitane tourna son regard vers elle, avant de reprendre.

« Mais de toi aussi bien sûr. »

Djali était un peu une évidence dans sa vie après tout, Esmeralda ne se voyait pas vivre un jour sans sa chèvre. Enfin, pas volontaire en tout cas. Elle était sa meilleure amie, sa sœur même. Beaucoup la considérait seulement comme un simple animal, comme une simple chèvre, mais elle était bien plus que cela. C’était donc évident qu’elle avait besoin d’elle dans sa vie, elle ne se posait même pas la question. Mais autrement, la jeune femme considérait qu’elle avait simplement besoin de son soleil, de l’homme qui faisait battre son cœur et qui ne disparaissait pas de ses songes depuis qu’elle l’avait rencontré. Elle avait juste besoin de lui pour être heureuse, ne se rendant évidemment pas compte qu’elle avait juste besoin de lui pour être malheureuse aussi. Souvent, ces deux détails allaient de pair.
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeMer 22 Mar - 11:51

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Louison & ?


La candeur et le romantisme dont la belle danseuse ne sait visiblement que trop faire preuve sont à la fois touchants et décontenançant pour moi. Non pas que je ne puisse concevoir le fait que certaines femmes ne puissent souhaiter autre chose que de se dévouer entièrement à l'homme ayant gagné leur préférence, c'est après tout chose courante, et je sais être une exception en la matière (pitoyable exception au passage, car mon coeur ne sait pour autant pas s'armer de toute l'insensibilité qui lui serait nécessaire à un investissement total aux valeurs que je défends), mais elle semble y croire si fort, et j'ai comme le sentiment que la déception ne peut que l'attendre au tournant. Mais je le sais bien, ce n'est pas mon histoire, c'est la sienne, et elle est bien libre de faire ce qu'elle veut, bien sûr, et de penser comme elle veut. Je peux peut-être chercher à l'aiguiller, je ne suis pas pour autant capable de la convaincre. Je me rêve souvent en oratrice dévouée, qui saurait prendre la parole au nom des opprimés, et que l'on écouterait avec passion et patience, mais je n'ai pas le charisme d'un Enjolras. Et surtout, l'on écoute pas les femmes, alors les femmes s'épreunnent des hommes.

Mais je me demande si les hommes écoutent les femmes pour autant. Certains peut-être. Ils me semblent bien rares malgré tout. Eponine, Esmeralda... l'amour semble les rendre rêveuses mais je doute qu'il les rende vraiment heureuses. Mais que puis-je en dire ? Que puis-je y faire ? Suis-je seulement bien placée pour leur faire la leçon. Je ne le crois pas. Je vois bien de toute façon que quoi que je puisse vouloir dire à mon interlocutrice. Elle ne l'entendra pas, ne voudra pas l'entendre. L'amour rend aveugle, dit-on. Je suis tentée de croire qu'il rend sourd également, sourd à toute opposition, sourd à toute réplique. Ce n'est pas forcément bien compatible avec ma nature profondément contestataire, j'en ai bien peur. Mais puisque je ne peux en rien raisonner cette nature, comme Esmeralda peut sans doute difficilement rationnaliser la sienne, je crains fort que nous soyons dans une impasse.

Et puisque c'est le cas, je rends les armes. Cela ne me ressemble pas trop, j'ai plutôt tendance à les prendre, bien plus qu'à les rendre, mais il est des combats qui méritent d'être menés de fronts et nécessitent une attention constante. Pour l'heure, ce combat-ci me semble d'une moindre importance en comparaison. Je décide donc de focaliser mon attention sur la chèvre qui l'accompagnait, ce singulier animal de compagnie que je n'ose pas approcher de trop près pour ma part. J'ai toujours eu un peu de mal avec les animaux. Mais je reconnais tout de même une chose.

-Il est adorable.
Il ou elle ? Je ne vais pas m'approcher de trop près pour le vérifier de toute manière. Au fond je t'envie, ça doit être agréable de savoir exactement de quoi l'on a besoin dans la vie. De ne pas en demander davantage.


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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeMer 17 Mai - 23:02

Louison & Esmeralda
Dansez, sinon nous sommes perdus.Même la Seine finit par rejoindre son lit.
Esmeralda afficha un sourire quand Louison affirma que Djali était adorable. Celle-ci d’ailleurs ne manqua pas de montrer qu’elle appréciait le compliment aussi. En même temps, la chèvre savait parfaitement y faire pour obtenir les bonnes grâces des autres. Elle avait été dressée pour ça en même temps, Esmeralda et elle formaient un bon duo. Les tours que la chèvre avait appris à faire ses tours dans le seul but de pousser les gens à leur donner de l’argent, comme Esmeralda avait appris à danser pour cela aussi. Même si, la gitane appréciait grandement de danser.

« Djali est ma meilleure amie. »

Précisa alors la jeune femme, même si elle n’avait pas vraiment besoin de le faire sans doute. Mais c’était vrai, sa chèvre était sa meilleure amie. Pas sa seule amie, Esmeralda en avait d’autre. Elle était amie avec Eponine, elle était aussi amie avec Déa, par exemple. Mais Djali s’était différent. Par moment, Esmeralda avait envie de croire que sa chèvre était la seule vraiment capable de la comprendre, même si elle savait aussi qu’elle n’aimait pas trop quand elle rêvait de trop à son soleil. Mais ça, c’était simplement parce qu’elle était jalouse. Ça se comprenait, si Djali devait la délaisser pour les beaux yeux de quelqu’un, elle se sentirait sans doute jalouse. Parce qu’elles avaient vraiment une relation fusionnelle.

Louison lui affirma alors qu’elle lui enviait, parce que ça devait être agréable de savoir ce qu’on voulait dans la vie. Esmeralda ne connaissait pas suffisamment la jeune femme sous ses yeux pour se faire une idée de la manière dont elle vivait, mais cela se voyait qu’elle se prenait un peu plus la tête qu’elle. Ou alors, pour faire simple, Esmeralda ne se prenait pas assez la tête. Elle avait ses soucis, ses propres ombres, mais elle se concentrait sur ce qu’elle aimait voir. Quand elle pensait au bossu de Notre Dame, elle frissonnait parce qu’elle avait peur, mais cela ne l’avait pas empêché de lui donner à boire quand il en avait besoin.

« Je vis comme ça depuis toujours tu sais. »
Dit-elle doucement en reportant son attention sur Louison. « C’est comme ça pour nous. » Sous-entendu les gitans, même si elle ne devrait sans doute pas faire de généralité en fait. Parce qu’elle ne pensait sans doute pas exactement pareil que ses camarades. « Je vis au joue le jour, je danse pour gagner de l’argent pour me nourrir. Djali fait des tours amusant pour gagner plus de sou aussi. » Esmeralda marqua une pause avant de reprendre. « C’est comme ça depuis toujours et ça continuera sans doute comme ça toujours. »

À moins qu’elle puisse s’approcher un peu plus de son soleil, elle rêvait tellement qu’il l’enlève pour qu’ils puissent vivre ensemble et être heureux. Même si elle savait que ce n’était pas une très bonne chose non plus. En tout cas, la jeune femme n’avait vraiment aucune ambition dans la vie, mais c’était parce qu’on n’avait jamais attendu d’elle qu’elle en ait.
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeJeu 1 Juin - 9:59

Même la Seine finit par rejoindre son lit

Louison & ?


Je me contente d'adresser un sourire à Esmeralda quand elle m'affirme que sa chèvre est aussi sa meilleure amie. Elle le dit sans pudeur et sans honte. Personnellement, je reconnais que j'ai du mal à comprendre que l'on puisse prendre un animal pour son meilleur ami. Que l'on s'y attache, c'est une chose, bien sûr, mais de là à considérer son petit camarade à poil (qui apparemment était une femelle, donc) comme son meilleur ami... Mais je ne fais aucun commentaire. Chacun peut bien avoir sa vision des choses et de la vie. Je n'en cautionne pas certaines et je me défends contre ces dernières, mais d'autres me dérangent un peu moins. Esmeralda et ses propos rejoignent cette seconde catégorie. Elle me dit qu'elle a toujours vécu ainsi, qu'elle vivrait toujours ainsi, elle ne sait pas vivre autrement. Son existence se fait au jour le jour. Elle a le droit, par conséquent de connaître ce sentiment qui m'est totalement inaccessible pour ma part : l'insouciance. Je n'aimerais pas être insouciante, je tiens beaucoup trop à ma lucidité, franchement. Mais je me dis parfois que ma vie serait plus simple si je n'avait pas ce souci de l'avenir, cette profonde conscience de l'avenir. Le fait est que je suis incapable de vivre au jour le jour, d'être hédoniste. Je veux vivre dans un monde où cela serait possible, mais pour cela, il va falloir se battre, encore et encore. Et la route va être longue, très longue. Le chemin est semé d'embuches, et on ne m'accorde pas assez de crédit pour me laisser jouer mon rôle. Mais j'y tiens quand même. Pour moi, c'est très important.

-Nous ne savons jamais de quoi l'avenir sera fait, malheureusement,
réponds-je.

Comme d'ordinaire, je dois sembler assez défaitiste, mais c'est effectivement ce que je pense. Impossible de vivre au jour le jour dans un monde qui change, dans un monde qui doit changer. Tant que ce monde sera fait de douleur et d'injustices, tant que ce monde subira les ressacs imperturbables de l'histoire, alors je serais vigilante. Je ne lâcherais jamais l'attention, à aucun moment. Mais c'est un rôle qui n'incombe pas à tous. Esmeralda, elle, parvient à se satisfaire de son sort, et je veux bien penser que cela est tant mieux pour elle, dans ce cas.

-Si le monde devait changer, est-ce que c'est toujours ce que tu voudrais faire ? Tu n'aurais pas d'autres projets ? D'autres rêves ?

J'insiste beaucoup trop et j'en ai bien conscience, mais je me vois incapable de faire autrement. Je suis intriguée. Nos vies sont si différentes... Je peux essayer de la comprendre, mais quelque chose m'échappera toujours. Nous ne sommes pas de même naissance. Et la naissance, comme souvent, fait toute la différence.


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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeVen 4 Aoû - 12:07

Louison & Esmeralda
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Quand Louison affirma qu’on ne pouvait pas savoir de quoi l’avenir était fait, Esmeralda ne put s’empêcher de se dire que la jeune femme avait quand même une vision bien défaitiste. Elle semblait voir la vie d’une mauvaise façon, de voir que le négatif des choses. C’était dommage, la gitane trouvait cela dommage en tout cas. Parce que de son côté, elle avait l’habitude de voir les belles choses de la vie quand même (même si ce n’était pas toujours vrai et que bientôt, elle n’aurait sans doute plus aucune raison de croire que la vie est belle). Mais en tout cas, en cet instant précis, elle trouvait vraiment les propos de la jeune femme sous ses yeux très tristes. Même si ce n’était peut-être pas le cas et qu’elle ne jugeait pas du tout la situation, la façon de voir de Louison. Elle ne connaissait rien d’elle après tout, elle ne pouvait rien juger. Et visiblement, les deux femmes étaient quand même particulièrement différentes. Mais La Esmeralda savait qu’elle était différente bien souvent, parce qu’elle était une gitane par exemple. Les gitans n’avaient pas la même vie que les autres (et une fois encore, elle ne se doutait pas que sa naissance était quelque peu différente de ce qu’elle pensait).

Louison insista alors en affirmant que si le monde devait changer, est-ce qu’elle ne voudrait pas autre chose. Si elle n’avait pas d’autre rêve pour le futur si jamais le monde était différent. Esmeralda trouvait que Louison était quand même particulièrement têtue, mais elle ne le lui reprocha pas pour autant. Elle se contenta simplement de réfléchir à la question de la jeune femme. Elle trouvait sa question bizarre, mais ce n’était pas pour autant qu’elle ne pouvait pas y répondre. Et évidemment, y répondre sérieusement. Donc, elle réfléchissait à ce qu’elle pourrait désirer si jamais le monde était différent.

« Peut-être. » Dit-elle alors, tournant un peu son regard sur le côté tout en réfléchissant. Comment est-ce qu’elle imaginait sa vie si jamais la situation était complètement différente ? Avec son soleil bien évidemment, elle ne pouvait pas imaginer les choses autrement. Elle rêvait de pouvoir être avec son beau capitaine de la Garde. Ce dont elle avait déjà eu l’occasion de dire à Louison d’ailleurs. Mais en fait, il n’y avait peut-être pas que ça. « J’aimerais peut-être… être avec ma mère. » Dit-elle alors, en tournant de nouveau ses yeux vers Louison. Ce n’était pas à proprement parler un projet, une situation d’avenir comme l’entendait la jeune femme. Mais Esmeralda était bien incapable de se projeter ainsi dans l’avenir. Elle savait simplement que sa place était auprès de Clopin et des autres gitans. « J’ai un trésor. » Dit-elle alors, prenant dans ses petites mains le petit sachet contenant son trésor. « Je sais que si je ne perds pas mon innocence, je pourrais retrouver ma mère. »

Et elle y croyait dur comme fer, ne se doutant pas qu’elle avait déjà eu l’occasion de croiser sa mère parfois et que celle-ci, sous son nom de La Esmeralda, la détestait farouchement.
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeMar 3 Oct - 14:37

Même la Seine finit par rejoindre son lit

Louison & ?


Je sais que je me montre trop intrusive et insistante envers mon interlocutrice, je devrais sans doute juste laisser la belle danseuse reprendre le cours de sa vie et ne pas me soucier davantage d'elle, de son sort, de ses pensées, de sa vision du monde. Ce serait le mieux, mais je ne sais m'y résoudre. La jeune gitane, pour des raisons qui m'échappent en partie, m'inspire un mélange de pitié et de sympathie certain, j'ai envie de la comprendre, de l'aider et, dans une moindre mesure, de l'éclairer, au sens où je pense qu'elle aurait beaucoup à retirer de l'enseignement qui fut autrefois le mien également et m'a permis de me forger des idées très tranchées et une vision du monde et de la société que j'estime saines et indiscutables. Bien sûr, c'est simple, en ce qui me concerne, de m'exprimer comme je le fais, de prononcer les mots que je prononce, de rester cantonnée aux idées que j'exprime. Je ne suis pas dans sa tête, je ne suis pas dans sa vie, j'ignore tout de ce qu'elle a pu subir, supporter, pleurer. Mais justement, je veux en découvrir davantage, pouvoir y être plus sensible, à l'écoute de ce que je devine et ne devine pas, de ce qu'il me reste à apprendre et de ce que j'ignore complètement.

Alors, je pense par les quelques mots que j'ai prononcés avoir bel et bien débloqué quelque chose, un semblant de discours chez mon interlocutrice, quelque chose qui échappe à de simples considérations romantiques et irréalistes. Enfin, irréaliste, ça l'est sans doute, mais cela touche à quelque chose de bien concret, et qui me touche bien malgré moi. La belle danseuse aimerait revoir sa mère, voilà la pensée qu'elle exprime, et elle me semble d'une sincérité à toute épreuve.

Elle ajoute qu'elle possède un trésor, un trésor qui lui vient de sa mère, donc, sans doute. Un trésor que je la vois porter sur elle comme on le ferait avec un talisman. Et une fois encore, je trouve cela touchant. Elle me montre une pochette dont je ne devine pas le contenu, mais dont le contenu me rend très curieuse. J'espère qu'elle m'en apprendra plus, mais la question qui franchit le seuil de mes lèvres quand je me décide à l'interroger ne concerne pas directement cet objet. Elle a attisé ma curiosité aux flammes de son affirmation énigmatique. Ne pas perdre son innocence, et ainsi pouvoir la retrouver... Qui donc a bien pu lui mettre une telle idée en tête.

-Que lui est-il arrivé ?
je demande alors, tout en ayant conscience de l'indiscrétion de ma question...

D'un autre côté, l'indiscrétion est presque une seconde nature chez moi, et rien n'oblige Esmeralda à me répondre si la question le dérange.


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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeMer 29 Nov - 22:28

Louison & Esmeralda
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Esmeralda se contentait simplement de dire les choses comme elle les croyait, de dire les choses comme elle le pensait, sans pour autant chercher à vraiment se faire comprendre. Ou plutôt, parce que la gitane trouvait cela trop simple et trop évident pour ne pas envisager que les autres ne pouvaient pas comprendre. C’était de la naïveté, forcément. Mais Esmeralda ne s’en rendait pas forcément compte. Elle parlait donc simplement, sans filtre et affirma que son trésor allait lui permettre de retrouver sa mère. Si elle gardait son innocence évidemment. Qui lui avait dit cela ? Elle ne savait plus, c’était quelque chose qu’elle savait depuis toujours. Elle avait perdu sa mère, mais en restant innocente, elle allait pouvoir la retrouver. Ce qui ne manquerait pas de la laisser en proie à de nombreux dilemmes d’ailleurs. Elle ne devrait peut-être pas en parler à Louison, mais elle le faisait quand même. En même temps, la jeune femme ne voyait pas en quoi cela poserait réellement soucis.

Elle ne se rendait pas spécialement compte donc du fait que Louison était quand même sacrément perturbée par ses propos, parce qu’elle ne comprenait pas ce que cela signifiait qu’elle soit dans l’obligation de garder son innocence afin de retrouver sa mère. La jeune femme se contenta simplement de questionner la gitane sur ce qui était arrivé à sa mère. Esmeralda ne répondit pas tout de suite, elle observa quelques secondes son interlocutrice.

« Je ne sais pas. »
Répondit-elle alors, tout à fait honnêtement encore une fois. Elle marqua une nouvelle pause. Elle ne savait effectivement pas ce qui était arrivé à sa mère. « Elle a disparu quand j’étais toute petite. »

Cela, c’était ce qu’on lui avait dit. Elle était bien trop jeune pour se souvenir de quoi que ce soit concernant sa mère, pour se douter une seule seconde qu’elle n’était pas du tout née dans les conditions qu’elle le pensait, qu’elle n’appartenait pas entièrement à ce monde des gitans, quand bien même elle y avait vécu pendant presque toute sa vie.

« Mais ma famille m’a dit que je vais la retrouver un jour. » Sa famille, sous-entendu les gitans avec qui elle vivait depuis presque toujours donc. Ceux qu’elle considérait comme les siens, parce qu’elle ne pouvait pas envisager autre chose. Et elle croyait dur comme fer à l’histoire qu’on lui avait raconté, parce qu’elle ne pouvait pas croire que ça soit faux. Elle avait tellement envie de retrouver sa mère, même si elle n’y pensait pas forcément tous les jours et qu’il suffisait qu’elle pense à son soleil pour ne plus penser à sa mère. Elle n’avait en tout cas aucun souci à répondre aux questions de son interlocutrice, ne la trouvant pas du tout trop curieuse ou intrusive. Elle l’était sans doute, mais Esmeralda ne la voyait pas de cette manière.
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeVen 9 Fév - 11:15

Même la Seine finit par rejoindre son lit

Louison & ?


La jeune danseuse ne sait pas ce qu'il est advenu de sa mère. Je reconnais que l'apprendre ainsi m'attriste vraiment pour elle, d'autant que je ressens vraiment combien il serait important pour elle de la retrouver. Si elle a disparu quand elle était toute petite, cela doit vouloir dire qu'elle n'a d'elle plus que de vagues souvenirs, des substrats de mémoire, s'il lui en reste seulement. C'est difficile de se forger une identité quand l'on peine à savoir d'où l'on vient. Pour cela je l'admire, même si je devine qu'elle doit beaucoup de son caractère à la communauté gitane qui s'est occupée d'elle. Communauté dont elle parle comme de sa propre famille. C'est une chance qu'elle ait réussi à se trouver un foyer, un refuge... même si ce n'est pas forcément le moins contestable qu'il faut concevoir.

-Je te le souhaite,
dis-je dans un sourire à mon interlocutrice.

C'est vrai, je lui souhaite de tout coeur de retrouver sa mère. Mais je ne me permettrais pas d'être aussi optimiste qu'elle. Je me dis que si sa mère n'est plus auprès de sa fille, c'est certainement qu'il lui est arrivé quelque chose, et donc, il est très possible qu'elle ne soit tout simplement plus. et la belle, jeune et naïve Esmeralda n'a pas considéré cette possibilité du tout. Je ne veux pas saper ses rêves pour autant. Dans ce monde où elle n'a que trop peu, c'est peut-être tout ce qu'elle possède, après tout. Un espoir qui la motive au quotidien, lui permet de tenir le coup. Son amour pour un beau soldat qui n'en a sans doute que faire et le doux espoir de revoir sa mère un jour.

-C'est une chance, de pouvoir profiter de la présence de ses parents.

Je le sais parce que je n'oublie pas combien mes parents ont compté pour moi. Mais mes parents ne sont plus à mes côtés, à présent. Mes parents ne sont plus du tout... Il n'y a plus que moi. Moi et Jonah. Et nous nous appliquons à entretenir leurs souvenirs autant que possible. Ce n'est pas pareil, bien sûr. Mais je sais que j'ai eu de la chance, moi. La chance d'avoir connu leur tendresse et leur amour.


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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeSam 14 Avr - 19:41

Louison & Esmeralda
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Esmeralda adressa un grand sourire à Louison quand celle si lui affirma qu’elle lui souhaitait aussi de retrouver sa mère. Elle appréciait les propos de la jeune femme qu’elle venait à peine de rencontrer. Mais en un sens, elle savait qu’elle allait trouver sa mère un jour, elle n’avait pas vraiment besoin du souhait de Louison. Elle appréciait ses propos, mais ils n’étaient pas vraiment nécessaire. Si Esmeralda suivait bien les recommandations qu’on lui avait fait, elle savait qu’elle allait pouvoir retrouver sa mère et c’était d’ailleurs la seule chose qui comptait. En dehors de Phœbus bien sûr, et elle ne se rendait pas compte qu’elle serait justement prête à tout perdre pour cet homme qu’elle aimait follement, en croyant que ces sentiments étaient réciproque. Pour l’heure, la jeune femme était donc simplement persuadée qu’elle allait bel et bien retrouver sa mère un jour, parce qu’elle était bien quelque part. Sans penser une seule seconde qu’elle puisse être morte, qu’elle puisse avoir disparu définitivement de sa vie. Ce n’était pas le cas, en effet, mais elle n’était de toute manière pas prête à s’en rendre compte encore.

La jeune lectrice fit une remarque sur les parents, sur le fait que c’était une chance de pouvoir profiter de leur présence. Esmeralda ne put s’empêcher de se dire qu’elle avait eu cette chance oui, mais qu’elle l’avait sans doute perdu. Elle ne sut pas vraiment pourquoi, mais ce fut ainsi qu’elle interpréta les propos de son interlocutrice.

« Tu as perdu tes parents ? » Demanda-t-elle, se rendant tout de même compte qu’elle se montrait bien curieuse. Sans doute que la jeune femme n’aurait pas envie de lui parler, mais elle n’avait pas pu s’empêcher de lui poser la question. Parce qu’elle était curieuse, parce qu’elle n’avait pas pu s’empêcher de réagir aux propos de son interlocutrice. Esmeralda avait envie de croire que c’était effectivement une chance d’avoir la possibilité de profiter de ses parents, ce qu’elle n’avait pas pu faire. Mais en même temps, de son côté, la gitane avait eu la chance d’avoir une belle famille, une grande famille unie. « Tu as encore de la famille ? »

Se permit-elle de demander, toujours avec la même innocence qui la caractérisait, même si elle se doutait que ça allait peut-être éveiller des douleurs. Elle ne voulait pas le faire, c’était juste de la curiosité.
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeMar 8 Mai - 14:38

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Louison & ?


Je hoche la tête avec douceur quand mon interlocutrice me demande si j'ai perdu mes parents. Mes propos précédents n'ont laissé que peu de place à une autre interprétation, et je n'ai pas la moindre raison de lui mentir. Après tout, et même s'ils me manquent terriblement, avoir perdu mes parents a participé pour beaucoup à ce que je suis aujourd'hui. Je dois à cette expérience difficile mon parcours, et l'autonomie que j'ai dû gagner bien trop jeune. Je n'ai pas honte de parler d'eux ni des circonstances de leur mort puisqu'ils sont au fondement même de mon identité et que c'est aussi une manière de maintenir leur mémoire. Bien sûr, ce n'est pas un sujet simple à évoquer, et ça me fera toujours du mal, mais en même temps, je ne vais pas me dérober. Surtout que la jeune danseuse s'est déjà beaucoup confiée, révélée à moi. Je pense que c'est un juste retour des choses. Et puis, je ne compte pas jouer les victimes ou me plaindre. Juste en apprendre un peu plus sur moi à mon interlocutrice. Mon interlocutrice que je trouve de plus en plus attachante. Je ne regrette vraiment pas cette conversation, toute inattendue. Et puis, il n'y a pas que négatif dans cette question.

-Oui, mon frère.
Mon frère est aujourd'hui toute ma famille, et même si les rapports entre moi et Jonah sont parfois un peu conflictuels, je sais que je ne serais rien sans lui à l'heure actuelle, et je lui suis infiniment reconnaissante pour tout ce qu'il a fait pour moi. Il est toute ma vie.

Ce n'est pas une hyperbole du tout, c'est la vérité. Bien sûr, ma vie ne tourne pas entièrement autour de lui, car je suis portée par d'autres objectifs, d'autres rêves, d'autres choix. Je devrais peut-être dire que ma vie, c'est la cause que je cherche à défendre, même s'il n'est pas simple de me faire ma place parmi les jeunes révolutionnaires dont rejoins parfaitement les opinions, et que je pourrais aider activement, j'en suis certaine. Mais là encore, même au nom de cette cause, je dois beaucoup à Jonah, Jonah qui, lui, fait partie des Amis de l'A B C. Mais je ne m'imagine pas parler de tout ça à mon interlocutrice. Et je ne suis pas sûre que ça l'intéresse non plus.




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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeLun 23 Juil - 15:10

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Esmeralda, en voyant Louison hocher de la tête, comprit que c’était bel et bien le cas… elle avait perdu ses parents. La jeune femme ne la connaissait pas au final, puisqu’elles se parlaient pour la première fois et au final, elle ne savait pas grand-chose de la vie de Louison, mais elle avait de la peine pour elle. Ce n’était pas une bonne chose de perdre ses parents, Esmeralda pouvait le confirmer de son côté. Quoi qu’elle n’avait jamais connu ses parents, en plus, elle ne pouvait pas savoir ce que ça faisait que de les avoir eu et de les avoir perdu ensuite. Même si elle avait perdu sa nourrisse, qui était comme une mère pour elle. Bref, elle était triste pour la jeune femme, mais elle affirma tout de même qu’elle avait son frère. Et que ce dernier était donc toute sa vie. Esmeralda afficha un sourire quand Louison précisa que son frère était toute sa vie. La jeune femme ne pensait pas que son interlocutrice exagérait en disant ça, elle n’avait aucune raison de le faire après tout.

Esmeralda pouvait donc comprendre que le frère de Louison puisse être toute sa vie, puisqu’il était sa seule famille à présent. Elle n’avait pas de frère, ni de sœur, mais au vu de sa manière de vivre c’était un peu comme si c’était le cas. Elle faisait partie d’une grande famille qui ne partageait pas son sang – et la danseuse ne se doute pas à quel point elle ne devrait même pas appartenir à cette communauté normalement –, mais qui est très proche quand même.

« Je suis heureuse que tu es ton frère. » Dit-elle avec toute la sincérité et la naïveté qu’elle pouvait faire preuve. Esmeralda ne pouvait pas s’empêcher de se dire que c’était vraiment important d’avoir quelqu’un à ses côtés, d’avoir des proches. Et elle était heureuse de savoir que c’était le cas de Louison, qu’elle n’était pas juste seule. Il était évident que les deux femmes ne se ressemblaient pas du tout, qu’elles n’avaient pas du tout la même vision des choses, qu’elles ne pensaient pas de la même manière. Mais Esmeralda appréciait d’ores et déjà son interlocutrice, sans raison particulière. Elle aimait ce qu’elle dégageait, elle aimait sa compagnie. Est-ce qu’elles devenaient amies ? Esmeralda ne pouvait pas parler pour toutes les deux, mais en tout cas elle ne pouvait pas nier qu’elle avait bien envie d’être l’amie de cette jeune femme. Qu’elle avait bien envie de la compter comme son amie. « Comment s’appelle-t-il ? » Demanda-t-elle alors, ne pouvant pas s’empêcher de se montrer encore plus curieuse. « Tu vis avec lui ? »

Peut-être que Louison n’allait pas avoir envie de répondre à ses questions et Esmeralda ne lui en voudrait absolument pas, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’en savoir plus sur le frère de la jeune femme.
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeJeu 13 Sep - 9:47

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Je sens que mon interlocutrice est très sincère quand elle m'assure qu'elle est heureuse d'apprendre que j'ai toujours mon frère à mes côtés. On se connaît à peine, nous venons seulement de faire connaissance, et j'ai le sentiment qu'il n'y a pas jeune femme plus différente en ce bas monde que moi et la belle bohémienne. Et pourtant, je l'apprécie. Je ne le pensais pas, car les personnes que j'estime passives ont tendance à m'agacer... je déplore leur absence de volonté de changer les choses. Mais la belle danseuse fait exception. Je ne ressens aucune malice en elle. Juste une grande sincérité, une douceur naturelle, intuitive. Elle est sans doute la meilleure personne que j'ai jamais rencontré. Pour le moment, je ne lui trouve aucun vice, rien de tel... Et ça fait du bien de côtoyer des personnes comme elles, qui son, je l'estime, profondément bonnes. Il est certain que je ne pourrais pas en dire autant de ma propre personne, bien au contraire. J'aime bien parler avec elle. Et il y a pire sujet de conversation que Jonah... même s'il m'en fait parfois voir de toutes les couleurs.

-Il s'appelle Jonah,
je réponds, bizarrement pas dérangée de lui en dire plus à mon propre sujet. Je n'aurais pas pensé que ce serait le cas, pourtant, mais avec elle, il n'est pas difficile de se dévoiler. Je sais qu'elle n'aura pas la malhonnêteté de faire un mauvais usage de mes confidences. Et nous vivons ensemble, oui. Il est mon pilier et j'espère bien être le sien.

Parfois, je m'agace du comportement de Jonah, j'ai l'impression de porter pour nous deux le fardeau de nos responsabilités communes, mais je sais aussi qu'il m'arrive d'être ingrate envers lui et qu'il a fait beaucoup pour moi. Il est la personne qui croit le plus en moi, et j'en ai besoin. Je me sentirais seule au monde, s'il n'était pas là.

-C'est lui qui m'a trouvé ma place au Musain, et je n'aurais voulu travailler nulle part ailleurs.


Pas à cause de mon poste peu glorifiant de serveuse, mais parce que je peux être plus proche des Amis de l'ABC et tendre l'oreille. Et ça, pour moi, c'est un privilège.





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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeSam 24 Nov - 18:00

Louison & Esmeralda
Dansez, sinon nous sommes perdus.Même la Seine finit par rejoindre son lit.
Louison apprit à Esmeralda que son frère s’appelait Jonah. Si la jeune femme avait affirmé qu’elle ne voulait pas lui donner le nom de son frère, la gitane ne lui en aurait pas voulu une seule seconde. En même temps, elle n’aurait aucune raison d’en vouloir à son interlocutrice. La danseuse se montrait un peu curieuse, il se posait des questions, mais elle comprenait qu’elle aille éventuellement trop loin et que celle-ci n’avait pas envi de lui répondre. Mais elle le fit, et elle lui apprit même qu’ils vivaient bel et bien ensemble encore. Que son frère n’était autre que son pilier également. Esmeralda afficha un sourire en entendant ces mots, elle aimait l’idée que Louison puisse trouver en son frère un pilier. En un sens, les deux jeunes femmes ne se connaissaient pas vraiment, voir même pas du tout, puisqu’elles se rencontrait à peine. Mais Esmeralda ne pouvait pas s’empêcher de trouver que c’était une bonne chose que la jeune femme sous ses yeux puisse compter sur son frère. C’était important d’avoir une famille. De son côté, elle n’en avait pas qu’une petite de famille, puisque même s’ils n’étaient pas de son sang, les gitans étaient un peu tous comme des membres d’une famille. Ce qui se rapprochait le plus d’un frère pour elle, c’était Clopin, qu’elle adorait. Elle n’avait pas été élevée par sa mère, mais ça ne l’avait pas empêché d’être heureuse quand même.

Louison précisa que c’était son frère qui lui avait trouvé son travail et qu’elle n’aurait eu aucune envie de faire autre chose. Esmeralda ne se doutait pas une seule seconde que ce qui l’intéressait le plus, c’était surtout l’endroit où elle travaillait que le travail en lui-même, elle n’était pas capable de deviner une telle chose.

« Au Musain ? »
Demanda-t-il alors, dans un nouveau sourire. « Le café ? » Elle n’avait pas réellement besoin de la réponse de la jeune femme, elle pensait ne pas se tromper. Elle n’avait jamais réellement pris la peine de se rendre dans ce café, en grande partie parce qu’elle ne fréquentait jamais ce genre d’établissement. Mais elle le connaissait de nom, parce que Eponine trainait souvent dans le coin et qu’elles s’étaient souvent croisées à près de cet endroit. Alors oui, elle voyait où se trouvait le Café Musain et elle pensait que c’était bel et bien de celui là qu’il s’agissait. Au pire, si elle se trompait, ce n’était pas très grave. « Je sais où il est. Si j’ai l’occasion, je pourrais venir te voir. » Dit-elle donc dans un fin sourire.

Juste pour la peine de recroiser la jeune femme en question. Cette discussion lui était vraiment plaisante. Elle ne savait pas si elle avait grand-chose en commun avec Louison, mais elle avait le sentiment qu’elles pouvaient quand même très bien s’entendre. Alors oui, la gitane avait bien envie de revoir la jeune femme.
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Louison Bahorel
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeJeu 24 Jan - 12:09

Même la Seine finit par rejoindre son lit

Louison & ?


Je hoche la tête quand mon interlocutrice me demande si je parle bel et bien du café Musain. L'endroit est assez populaire, situé dans un quartier très fréquenté, surtout par la jeunesse, et l'agitation y est constante. Par conséquent, même si je ne l'ai jamais vue au café jusqu'alors, je ne suis pas vraiment étonnée d'entendre Esmeralda m'apprendre qu'elle connaît l'endroit. Peut-être qu'elle ne s'y est jamais rendue directement, mais ça ne veut pas dire qu'elle ne soit pas souvent passée devant. Ou même qu'elle s'y soit rendue de temps à autre, ces fois où moi-même je ne m'y trouvais pas (même si j'ai tout de même le sentiment de passer ma vie dans cet endroit, en réalité).

J'affiche un sourire enjoué quand la jeune danseuse affirme qu'elle passera au Musain pour venir me voir. Si surprenante cette conversation soit-elle, j'y trouve une sincère motivation. Je n'étais pas certaine, au début de notre conversation, que nous puissions trouver un terrain d'entente. Sans vouloir la juger trop sévèrement (mais comment m'en empêcher néanmoins ?), je la tenais (et la tiens toujours, cela dit, je ne peux vraiment affirmer que cela a changé) pour une demoiselle naïve et un peu trop... rêveuse. Rêver est important, j'en suis convaincue, moi-même, je dois être une rêveuse dans l'âme puisque je suis une idéaliste. Quand on veut oeuvrer à la création d'un monde meilleur, il faut être utopistes, et les utopistes sont des rêveurs.

Mais les rêves sont la matière dont sont faites les plus grandes ambitions. Ses rêves à elle sont romantiques, ils parlent de beaux soldats, d'hommes qui viendraient la sauver de sa condition... Qui serais-je pour la juger, exactement ? J'ai des rêves plus triviaux, moi aussi, et je reconnais aisément qu'ils sont aussi absurdes, et je m'en moque moi-même avant que d'autres ne le fassent.

Oui, j'aime bien cette danseuse, cette parvenue qui figurerait à elle seule tout ce que le peuple incarne : le rêve, la foi, la misère, l'espoir... Je crois qu'elle aurait beaucoup à m'apprendre sur le sujet, en fin de compte. Et si elle vient me voir au Musain, je prendrais le temps de lui adresser quelques mots, je lui offrirais un verre en douce, et je lui parlerai littérature ou politique, je l'écouterais parler de son soleil... ça n'a pas l'air d'être une si mauvaise idée.

-Ce sera avec grand plaisir. Et si tu as besoin d'aide, en quoi que ce soit, n'hésite pas à te tourner vers moi.





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Esmeralda
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Message#Sujet: Re: Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre)   Même la Seine finit par rejoindre son lit (libre) I_icon_minitimeMar 9 Avr - 15:13

Louison & Esmeralda
Dansez, sinon nous sommes perdus.Même la Seine finit par rejoindre son lit.
Le café Musain n’était pas réellement l’endroit où Esmeralda passait son temps, elle n’y avait d’ailleurs jamais mis les pieds. Mais elle était déjà passé à côté de ce café, et elle savait que Eponine trainait de temps en temps dans ce coin. Elle voyait donc où il se trouvait et ça ne serait donc pas très difficile pour elle de le trouver et donc de rejoindre Louison si elle avait envie de lui parler. Et clairement, Esmeralda n’allait pas nier le fait qu’elle avait envie de revoir la jeune femme. Parce qu’elle appréciait la conversation qu’elles avaient toutes les deux. Elles ne se connaissaient pas du tout, clairement pas, mais vu ce qu’elles avaient pu se dire jusqu’à présent, Esmeralda appréciait réellement la compagnie de Louison. Et elle avait bien envie de prendre la peine de la revoir.

Louison affirma que ça allait être un grand plaisir pour elle de l’accueillir dans le café Musain, avant de lui préciser que si elle avait besoin d’aide ou quoi que ce soit, elle pouvait se tourner vers elle. Esmeralda afficha un grand sourire en réponse aux propos de la jeune femme, qu’elle avait d’ores et déjà envie de considérer comme une amie. Elle ne pensait pas avoir réellement besoin d’aide, du moins dans l’immédiat elle se disait qu’elle n’en avait pas besoin. Mais en même temps, la danseuse avait conscience que par moment, on pouvait quand même avoir besoin des autres. Alors, elle appréciait de savoir qu’elle pouvait compter sur la serveuse.

« Je te remercie. »
Dit-elle dans un fin sourire, donc, ne cachant rien de la gratitude qu’elle ressentait vis-à-vis de Louison. Même si, encore une fois, pour l’heure Esmeralda ne pensait pas avoir réellement besoin d’aide. Pour l’heure, même si ça allait venir peut-être, qu’il y avait des chances que ça vienne. Enfin, Esmeralda ne se disait pas qu’elle allait avoir des ennuis non plus, mais même en étant naïve elle savait que par moment elle pouvait avoir besoin du soutien des autres. « Je n’hésiterais pas. » Reprit-elle dans un nouveau sourire, avant d’enchaîner. « Mais je pense qu’il est temps pour moi d’y aller. » Il était tôt, encore, mais en même temps ce n’était pas juste en se promenant qu’elle allait pouvoir gagner de l’argent. « J’espère qu’on va se revoir rapidement. »

Et elle était plus que sincère, elle espérait vraiment pouvoir rapidement recroiser Louison. Elle se disait vraiment qu’elle allait prendre la peine de se rendre au café Musain afin de la revoir.
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