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 Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac

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Basil Courfeyrac
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Message#Sujet: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeVen 19 Avr - 10:58

Entre amis, tout est commun.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Les choses suivaient leur court dans les rues de Paris, les gens continuaient de vivre normalement. Pas forcément avec de la gaieté au cœur, les temps étaient durs, c’était plus que certain, mais ils faisaient ce qu’ils pouvaient pour s’en sortir. Courfeyrac était plutôt mal de voir tous ces pauvres gens dans la misère, que personne n’aidait. Au contraire, il était bien plus simple de leur marcher dessus probablement. Courfeyrac voudrait vraiment faire quelque chose pour eux, mais les aider au cas par cas relevait de l’impossible, surtout que même s’il avait un peu d’argent, ce n’était pas non plus un duc ou un prince. Il faisait ce qu’il pouvait avec les moyens qu’il pouvait, mais il sentait, et il savait que ce n’était pas suffisant.

Dans tous les cas, il est clair qu’il y avait un gros problème avec le gouvernement. Le peuple était écrasé, oppressé, racketté… tout cela n’allait pas, et il était grand temps que cela change. Courfeyrac avait toujours entendu ses parents lui dire que le peuple avait le moyen de se soulever contre le pouvoir, qu’il ne fallait pas se laisser faire, enfin, des tas de préceptes révolutionnaires, et il les avait intégrés, lui aussi. Il savait qu’il fallait faire quelque chose, et il n’était pas le seul. Tous ses amis, des Amis de L’ABC pensaient la même chose, enfin pour la plupart, parce qu’il est vrai que l’on pouvait un peu en douter pour certains, mais cela n’était pas bien grave. Il était persuadé en tout cas, qu’ils allaient pouvoir faire quelque chose, il le fallait.

Enfin, tout restait encore à faire de toute façon, et Basil le savait pertinemment, mais cela ne faisait rien. Ils y arriveraient, il en était convaincu. Il était très optimiste, mais il fallait bien que quelqu’un le soit. Au moins, ça contrastait un peu avec l’air trop sévère qu’arborait Enjolras la plupart du temps. Il fallait bien un peu de tout pour canaliser et intéresser tout le monde, et ce n’était pas toujours une mince affaire avec les gars, loin de là.

Et en parlant d’Enjolras, c’était justement lui que le jeune homme attendait à la sortie de la Sorbonne. Bon, il ne savait pas trop s’il arriverait à le retrouver étant donné qu’il y avait pas mal de monde qui sortaient en même temps mais, il pouvait toujours essayer. Il n’avait pas de raison particulière qui le poussait à venir le voir, juste passer un peu de temps avec son ami. Et puis, il avait tendance à se dire aussi que le garçon était parfois un peu trop sérieux, et qu’il avait besoin de se dérider un peu. Il réussit à l’apercevoir et il se fraya un chemin jusqu’à lui.

« He ! Enjolras ! »

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Etienne Enjolras
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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeVen 19 Avr - 11:47




I

l l serait bientôt temps. Enjolras, tout du moins, avait la faiblesse d’esprit (et l’aplomb insolent qui le caractérisait si bien) de le penser en tout cas. Les murmures d’indignation se faisaient un peu plus audibles à chaque jour qui passait. Bientôt, ce serait des cris, si forts, si puissants, que nul ne serait en mesure de l’ignorer, et ce jour-là, sa voix se dresserait au même titre que les autres, forte et puissante sans pour autant s’élever ou même chercher à le faire au-dessus de toutes les autres. Ce ne serait pas nécessaire. Ce serait tous ensemble qu’ils hausseraient le ton, leurs voix n’en formeraient plus qu’une seule, un chœur harmonieux, un chant de révolte, un appel au renouveau que tous seraient tenu d’entendre et que nul ne pourrait ignorer.

Oui, c’est bien ainsi que le chef de file des amis de l’ABC envisageait les choses, et il pensait le faire à juste titre. Malheureusement, les faits le décourageaient parfois… Enfin, il ne pouvait pas entièrement blâmer ses frères d’armes, pour cette fois, la révolution était une affaire commune, et qui ne pouvait espérer se faire en un jour, quand bien même la perspective serait un soulagement. Et au-delà du combat commun des Amis de l'ABC qui accaparait la grande majorité du temps et de l'attention du jeune homme, il ne pouvait pas oublier que, le reste du temps, il était étudiant. Même s'il lui arrivait de négliger ses études, il n'en oubliait tout de même pas l'importance, pas au point tout du moins d'oublier de se consacrer à ses études quand la situation l'exigeait. Et donc, quand on ne trouvait pas Enjolras au Musain ou à mener quelque action révolutionnaire, quelque débat animé ou discours enflammé dans les rues de Paris, le jeune homme était à la Sorbonne, et il étudiait.

Il ressortait tout juste de l'illustre bâtiment, d'ailleurs, quand on l'aborda. Alors que, joint au flot d'étudiants qui sortaient de l'école en même temps que lui, il s'apprêtait à rentrer chez lui, il entendit une voix familière l'interpeler et reconnut Courfeyrac, non loin. Enjolras lui adressa un sourire (car il lui arrivait de sourire, parfois) et le rejoignit.

-Courfeyrac, comment vas-tu ? Tu voulais me parler ?


Peut-être voulait-il simplement lui parler pour discuter de rien plus que de tout, peut-être l'avait-il aperçu et voulait-il en profiter pour passer du temps avec lui ? Peut-être aussi qu'il avait quelque chose d'important à dire. Aucune de ces options n'était réellement négligeable.





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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeDim 19 Mai - 18:50

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Courfeyrac espérait qu’Enjolras n’aurait rien de prévu ou d’urgent à faire. Il savait que son ami ne restait jamais sans rien faire, que ce soit pour ses cours ou bien pour les amis de l’ABC, il était loin d’être un oisif et un fainéant. Et c’était une grande qualité dans son cas. Mais il ne fallait pas non plus qu’il oublie de mettre le frein de temps en temps. Pas forcément pour aller faire la fête, et boire jusqu’à ne plus se souvenir de rien. Mais ne serait-ce que pour prendre un peu l’air, ou juste avoir une conversation agréable avec quelqu’un que l’on appréciait. C’était déjà bien. C’est pour cela que le jeune homme espérait qu’Enjolras pourrait lui consacrer quelques instants. Juste pour qu’il s’aère un peu l’esprit et que ça ne surchauffe pas.

Basil avait toujours été soucieux de ses proches, et de ses amis. Et Enjolras était un très bon ami à lui, alors il était normal qu’il soucie de lui. Et il n’était pas le seul. Courfeyrac se souciait un peu de tous ceux qui croisaient son chemin et dont il faisait rapidement connaissance. C’était normal après tout. Il fallait bien que quelqu’un se soucie des autres, et Basil le faisait. Que les gens soient dans une situation précaire, ou qu’ils aient juste besoin de compagnie, il ne faisait pas la différence, il aidait tous ceux qu’il pouvait dans la mesure du possible. C’était dans sa façon d’être. Peut-être que certains trouveraient ça agaçant, mais ce n’était pas bien grave. Basil ne changerait pas sa façon d’être dans tous les cas. Il était très altruiste, et cela lui allait très bien. Tant qu’on ne lui disait pas d’arrêter, il continuait.

Mais pour le moment, il était là pour Enjolras, et il espérait pouvoir passer un petit moment avec son ami. Du moins, si ce dernier y était enclin, il n’avait pas envie de l’ennuyer ou de le forcer. C’était une chance pour lui déjà qu’il ait réussi à l’apercevoir, il y avait pas mal d’étudiants qui sortaient à cette heure-ci. Il attendait que ce dernier le rejoigne pour qu’ils puissent se parler sans devoir crier pour s’entendre.

-Courfeyrac, comment vas-tu ? Tu voulais me parler ?

Basil espérait qu’il n’était pas inquiet au moins. Mais ce n’était pas rare qu’ils discutent parfois sans que cela n’ait vraiment de rapport avec les amis de l’ABC, en tout cas, oui, il voulait lui parler, c’était une certitude. Et il espérait qu’Enjolras consentirait aussi à bien vouloir lui parler.

« Je vais bien merci, et toi ? Oui, je voulais juste savoir si cela te conviendrait d’aller boire un café. Sauf si tu as déjà des choses de prévues évidemment. »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeDim 19 Mai - 19:30




E

njolras hocha la tête en guise de réponse quand son interlocuteur lui demanda en retour comment il allait. Avec lui, la réponse était toujours la même (à moins bien sûr qu'il aille véritablement mal, ce qui pouvait advenir quelques fois), il allait aussi bien que possible au regard des circonstances. On pourrait certainement qualifier Enjolras de rabat-joie (d'aucuns comme Grantaire - exemple pris au hasard bien sûr - ne s'en privaient pas, d'ailleurs), mais Enjolras n'avait pas le bonheur facile. C'est que la légèreté d'âme et l'oisiveté, quand il en était capable, s'accompagnait bien vite d'un sentiment de culpabilité, au nom de tous ceux qui ne bénéficiaient pas des mêmes privilèges que lui.

Ceci étant dit, son point de vue sur la question, Courfeyrac le connaissait déjà, ce dernier était d'ailleurs parmi ceux qui le connaissaient le mieux quoi qu'il en soit. Alors il n'allait certainement pas épiloguer sur la question, ce n'était pas nécessaire. Il suffisait d'admettre qu'il allait bien, et plus important en la circonstance, qu'il avait du temps devant lui, qu'ils auraient donc tout le loisir de passer ensemble. Aucun besoin de chercher beaucoup plus loin en fin de compte.

-J'ai un peu de temps devant moi, reconnut le jeune homme.

Aucune réunion des amis de l'A B C ne devait se tenir le soir même, ni aucune action en leur nom (dans le cas contraire, Courfeyrac en serait le premier informé quoi qu'il en soit), alors il pouvait bien se permettre de prendre un café en compagnie amie. Certes, ce temps libre qu'il s'octroyait devrait peut-être être l'occasion pour lui de prendre de l'avance sur ses études qu'il avait bien trop tendance à négliger au profit d'une cause qu'il estimait bien plus noble, mais ce n'était pas quelques heures à deviser avec son ami qui changeraient la donne.

-Allons-y,
suggéra-t-il en engageant la marche aussitôt, peut-être un peu trop habitué à mener la cadence, par instants.

Instinctivement, c'est au Musain qu'il mena leurs pas. Puisque leur conversation serait ce qu'il y a de plus informelle, cela aurait pu être l'occasion de faire une entorse à leurs habitudes, mais il ne fallait pas tant en demander à Enjolras, qui pour un révolutionnaire - c'était un comble sans doute - avait tout de même quelques habitudes et repères bien ancrés.

-Alors, qu'as-tu à me raconter depuis la dernière fois ?
demanda-t-il une fois qu'ils furent installés.

Ils pouvaient bien parler de tout. Parfois, oui, Enjolras savait être disposé à parler d'autre chose.





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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeJeu 11 Juil - 11:15

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Tout le monde était différent, de ceux qui faisaient partis des amis de l’ABC, il y avait vraiment de tout, mais c’était leur diversité faisait leur force, en tout cas, Courfeyrac voyait les choses comme ça. Il arrivait toujours à trouver du positif partout, parce qu’il était d’un naturel optimiste. Quelques-uns diraient utopiste, mais Basil n’était pas vraiment d’accord avec cela. Il restait tout de même rationnel, et il avait les pieds sur terre. Il voulait juste mettre un peu de gaieté dans le paysage, et réussir à trouver des points positifs, sinon, autant se tirer une balle tout de suite. Quoiqu’il en soit, il arrivait tout de même à bien composer avec des caractères plus tranchés comme Enjolras. Même s’il leur arrivait de ne pas être d’accord, cela n’enlevait rien au fait qu’il restait un de ses meilleurs amis.

Et s’il pouvait passer un peu de temps avec lui, il n’allait pas s’en plaindre. Il voyait souvent Enjolras, mais c’était souvent dans le cadre des réunions au Musain, et il se disait que cela ne pourrait pas faire de mal si les choses étaient un peu plus détachées. Connaissant Enjolras, cela ne tiendrait pas longtemps, mais bon, il pouvait toujours tenter le coup, il n’avait rien à perdre.

-J'ai un peu de temps devant moi.

Bon, tant mieux. Courfeyrac n’avait été sûr de rien, après tout, Enjolras aurait pu avoir des choses de prévues, mais ce n’était pas le cas, et il n’allait pas s’en plaindre. Courfeyrac avait juste envie qu’ils passent un moment tranquille, un moment agréable avec son ami, pour qu’ils discutent de tout et de rien, même s’il y avait de grandes chances pour que cela revienne sur la cause qu’ils défendaient, mais au moins, Basil aurait essayé de changer un peu les idées de son ami, parce qu’il fallait bien qu’il s’aère un peu l’esprit pour sa propre santé.

-Allons-y.

Courfeyrac suivit Enjolras, de toute évidence il savait où aller. Courfeyrac n’avait pas eu vraiment d’idée donc si Enjolras en avait une, eh bien il le suivait, pas de problème. Il faillit lever les yeux au ciel quand il comprit qu’ils se rendaient au Musain. De façon amusée bien sûr, mais bon, il n’était pas vraiment surpris. Il espérait juste qu’il n’y aurait pas d’autres amis à eux là-bas qui viendraient se joindre à la conversation. Il aspirait à un peu de calme, et il voulait vraiment juste passer du temps avec son ami, pas que ça se transforme en une réunion.

-Alors, qu'as-tu à me raconter depuis la dernière fois ?

Courfeyrac était loin d’avoir une vie passionnante. Si elle était mouvementée par les amis de l’ABC, les choses s’arrêtaient là. Mais bon, il savait qu’avec Enjolras, il pouvait tout dire et rien dire, il n’était pas son ami pour rien. C’était tout de même reposant de pouvoir lui parler dans un cadre qui n’avait rien de particulier, et qui était juste normal.

« Oh tu sais, pas grand-chose. J’ai juste croisé la petite qui est toujours après Marius, tu sais, Eponine, qui était trempée jusqu’aux os l’autre soir. Mais je suis certain que tu as plus de choses à dire que moi. »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeJeu 11 Juil - 18:22




L

es vies d'Enjolras et de Courfeyrac se ressemblaient, ce qui signifiait donc qu'en dehors de la cause qu'ils défendaient et des cours qu'ils poursuivaient, ils n'avaient pas forcément grand-chose à se dire. C'était déjà beaucoup, bien assez accaparant pour qu'ils s'en contentent largement. Mais qui sait, peut-être que d'autres événements avaient animé, bouleversé la vie de son ami, et dans ce cas, le jeune homme voulait être tenu au courant. Par amitié, pas parce que ces bouleversements pourraient forcément influer sur le moral ou la motivation du jeune homme (il n'était pas toujours à ce point obtus... même si c'était tout de même une chose qui le caractérisait).

Courfeyrac lui apprit donc qu'il avait croisé la route d'Eponine. Enjolras ne savait pas grand-chose d'elle si ce n'est qu'elle était affiliée à une bande de brigands peu recommandables, au petit Gavroche, également... et qu'elle avait été la voisine désespérée et transie d'amour de l'indifférent Marius. Les choses s'arrêtaient là pour lui. A ses yeux, Eponine était la personnification même de cette misère qu'il leur fallait réduire à néant, elle était le symptôme d'une société malade qu'il ne tenait qu'à eux de guérir. Ce n'était pas l'accuser que de l'affirmer, c'était seulement un constat, et il avait au fond de la sympathie pour cette jeune femme, à l'instar de toutes celles et ceux qui subissaient la misère et l'opression. Apparemment, Courfeyrac n'avait rien à dire de plus de cette rencontre. Elle était trempée jusqu'aux os, et Enjolras se doutait que son ami, généreux comme il l'était, avait dû lui prêter une main secourable.

-N'en sois pas si certain,
répondit Enjolras dans un fin sourire. Je pense ne rien avoir à t'apprendre que tu ne saches déjà.

La vie tout entière d'Enjolras tournait résolument autour d'une seule et même chose, à savoir la cause qu'il défendait corps et âme, et qui transcendait tout le reste. Et tout ce qu'il y avoir à ce sujet, Courfeyrac en connaissait déjà la totalité, puisqu'au cours de leurs réunions des Amis de l'ABC, ils exploraient le sujet en long, en large et en travers. Cela ne dérangeait pas Enjolras d'y revenir, bien sûr, ça ne le dérangeait même jamais, mais leur conversation n'aurait dès lors plus rien d'informelle.

-Tu as des nouvelles de Marius ?
demanda-t-il, puisqu'il avait été évoqué plus tôt.

Entre Marius et Enjolras, la situation était constamment tendue, le fait que le jeune homme ait choisi de se marier en cachette, décision d'une stupidité sans nom selon lui, n'arrangeait rien. Peut-être que Courfeyrac, de son côté, avait plus de facilités à lui parler ?





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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeDim 18 Aoû - 16:15

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
De manière générale, Courfeyrac et Enjolras passaient beaucoup de temps ensemble, c’est vrai, mais le jeune homme n’en était pas lassé pour autant. Après tout, il était son meilleur ami, alors il ne voyait pas pourquoi il devrait se restreindre. A moins que cela ne gêne Enjolras évidemment, il n’avait pas envie de le forcer. Mais bon, il avait l’air d’être assez content lu aussi qu’ils puissent passer un moment ensemble. Il n’avait rien de capital à lui dire, il voulait juste profiter un peu de sa compagnie, pour combler du temps libre. Et puis le voir en dehors du cadre des réunions, c’était aussi quelque chose qu’il appréciait, ce n’était pas du tout la même ambiance, et cela se ressentait, même s’ils en revenaient souvent aux amis de l’A B C, ce n’était pas la même chose.

Enfin bref, Courfeyrac appréciait toujours de pouvoir passer un peu de temps avec son ami, et il était content de voir que cela pouvait se concrétiser. Il ne savait pas vraiment de quoi ils allaient parler, à dire vrai, ils s’étaient vus il y a peu de temps, mais n’importe quel sujet faisait l’affaire. Courfeyrac avait parlé d’Eponine parce que cette histoire lui était revenue en mémoire, mais c’était plus anecdotique qu’autre chose. Peut-être qu’Enjolras aurait des révélations croustillantes à faire. Bon, il s’avançait un peu, parce qu’il savait bien que son ami était surtout très concentré sur leur cause, et avec raison, mais sait-on jamais, après tout, il pouvait toujours être surpris, il ne demandait que cela.

-N'en sois pas si certain. Je pense ne rien avoir à t'apprendre que tu ne saches déjà.

Courfeyrac afficha un sourire, un peu amusé. Il croyait son ami sans mal. On pourrait dire que c’était triste, qu’Enjolras n’est pas plus de vie en dehors des amis de l’A B C et de ses cours, mais Courfeyrac ne voyait pas les choses ainsi. Il le connaissait bien, et il savait qu’il était satisfait de la vie qu’il menait. Enjolras croyait sincèrement en leur cause, il était le plus engagé, et c’était un véritable modèle à suivre, cela ne faisait aucun doute. Il aurait au moins posé la question, il voyait les choses ainsi, mais en tout cas, cela ne le surprenait pas du tout venant de sa part.

-Tu as des nouvelles de Marius ?

Courfeyrac n’était pas étonné qu’il lui parle de Marius, mais il aurait pensé que cela viendrait plus tard. Enfin, cela ne lui posait pas vraiment de problème, mais il savait qu’entre Marius et Enjolras, les choses étaient un peu… tendues. Ils avaient un peu de mal à se comprendre et n’avaient pas les mêmes sens des priorités. Courfeyrac s’entendait bien avec les deux hommes, et n’avait aucune envie de prendre parti. Même si dans les faits, Enjolras était son meilleur ami, il comprenait aussi Marius, qu’il appréciait beaucoup d’ailleurs.

« Oui, je l’ai croisé il n’y a pas si longtemps. Il va bien, tu ne l’as pas revu toi j’imagine ? »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 13:54




E

njolras s'était douté du fait que son interlocuteur aurait bel et bien des nouvelles de Marius, et s'il pouvait feindre l'indifférence autant qu'il le voulait, le fait est qu'il appréciait d'avoir de ses nouvelles par son intermédiaire. Il préférerait, bien évidemment, que Marius vienne lui parler directement, mais si c'était pour l'entendre encore parler de la femme qu'il avait épousée comme sur un coup de tête et à laquelle il sacrifiait une case noble et autrement plus importante, il n'était pas réellement certain de vouloir entendre ce qu'il avait à dire.

Malgré tout, et au-delà de leurs trop nombreuses divergences d'opinion, Marius restait un ami à ses yeux, alors il voulait du moins s'assurer que ce dernier allait bien, sans reprocher un seul instant, bien sûr, à Courfeyrac de savoir ce qu'il en était. Dans cette affaire, il ne demandait à personne de prendre le moindre parti. Son ami restait entièrement dévoué à leur cause et à leurs idéaux, et c'était pour Enjolras tout ce qui lui importait. Basil ne l'avait jamais déçu, pas une seule fois, et il ne pensait pas que cela puisse arriver un jour, alors...

-Non, tu t'en doutes,
confirma le chef de file des Amis de l'ABC quand son interlocuteur suggéra qu'ils ne s'étaient pas revus.

En effet, c'était le cas. Leur dernière conversation avait été particulièrement houleuse... et après ça, ils ne s'étaient plus reparlés. C'était leur tort à tous les deux, ils restaient pour la peine sur quelques quiproquos, quelques non-dits et autres incertitudes majeures qui mériteraient d'être éclaircies un minimum. Mais Enjolras n'avait pas la moindre envie de faire cette sorte d'effort. Il considérait que ce n'était pas à lui de faire le premier pas.

-S'il n'estime pas nécessaire de revenir, je n'ai pas l'intention de l'y contraindre
, ajouta-t-il simplement.

Parce qu'il ne servait à rien de forcer qui que ce soit, et il préférait à choisir s'entourer de personnes qui croyaient sincèrement dans les valeurs qu'ils défendaient et les faisaient passer en priorité (même si certaines exceptions prêtaient à interrogation... à commencer par Grantaire, cela va sans dire). Alors qu'importe. Marius allait bien, Enjolras en était ravi pour lui. Et il fallait sans doute admettre que le sujet était clos, par conséquent. Dans tous les cas, Courfeyrac était là, lui, et il était heureux de sa présence.





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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMar 29 Oct - 14:56

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Courfeyrac ne voyait pas pourquoi il mentirait sur le fait qu’il avait vu Marius dernièrement. C’était quelqu’un que le jeune homme appréciait, il l’avait même herbergé durant un temps, et il n’hésiterait pas une seconde à lui venir en aide si jamais ce dernier avait besoin de quoique ce soit. Mais en vivant chez son grand-père fortuné et ayant épousé la femme qu’il aimait, il ne se faisait pas trop de souci pour lui. Il était heureux que Marius le soit, et il souhaitait ce même bonheur à tous ses amis, Enjolras en premier, bien évidemment.

Il ne voyait pas du tout Enjolras se marier, du moins, il savait que ce n’était pas ce qui le rendrait heureux, pas pour le moment. Il aurait peut-être un jour le coup de foudre pour une demoiselle, mais son ami était tellement engagé dans sa cause, leur cause, qu’il n’y avait que cela qui comptait. Mais cela n’empêchait pas qu’il voulait qu’il soit heureux. S’il pouvait l’aider à l’être d’ailleurs, il le ferait volontiers. Ce n’était pas pour rien, qu’Enjolras était l’un de ses meilleurs amis après tout, sinon celui dont il était le plus proche.

-Non, tu t'en doutes.

Oui, il s’en doutait. C’était dommage, que les deux hommes soient un peu en froid. Ils avaient tous les deux leurs raisons, leurs avis, et Courfeyrac ne comptait pas prendre parti et choisir entre ses deux amis. Il entendait et comprenait le point de vue d’Enjolras, comme celui de Marius. En tout cas, il espérait que cette situation se dénoue rapidement, parce qu’il n’y avait rien de grave au final, ce n’était que des broutilles et il n’y avait aucune raison de se fâcher. Mais Courfeyrac ne pouvait pas les obliger à s’expliquer dans tous les cas.

-S'il n'estime pas nécessaire de revenir, je n'ai pas l'intention de l'y contraindre.

Courfeyrac ne voyait pas les choses ainsi, mais il comprenait néanmoins son ami. La cause qu’ils défendaient était très importance, capitale, et ils ne pouvaient pas perdre inutilement du temps, ou embarquer des personnes qui ne pouvaient pas être totalement concernées par tout cela. Mais Marius n’était pas le seul à ne pas avoir la flamme de la justice aussi imposante que celle d’Enjolras. Toutefois, il est vrai que Marius n’était pas très impliqué dans leur combat dernièrement, et même Courfeyrac le déplorait un peu.

« Evidemment, tu n’as jamais forcé personne à se battre. Chacun a sa liberté, et ce n’est pas un jeu. Mais peut-être, qu’il craint simplement ta réaction si jamais il se présentait aux réunions. »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMar 29 Oct - 16:09




E

njolras hocha la tête tandis que Courfeyrac résumait très précisément la façon qu'il avait en effet de voir les choses. Peut-être qu'elle échappait à certains, pourtant c'était en effet ainsi qu'il considérait les choses pour sa part, sans estimer un seul instant faire preuve de mauvaise foi, pas même un seul instant. Non, il n'avait jamais forcé qui que ce soit à se battre aux côtés des Amis de l'ABC, ce serait la chose la plus contreproductive que l'on puisse imaginer. Ceux qui s'étaient engagés auprès de lui pour leur cause commune ne l'avait jamais fait sous la contrainte mais parce qu'ils étaient bel et bien porté par le même idéal et croyaient dans l'avenir qu'ils pourraient construire côte à côte. Marius ne faisait pas exception, et c'était bien ça le problème d'ailleurs.

Si Marius ne s'était jamais montré impliqué, s'il était venu en touriste comme, par exemple, Grantaire paraissait le faire constamment, alors son absence ne serait pas si remarquable. Son tempérament avait changé en même temps que les inflexions de son coeur l'avaient poussé vers la belle Cosette. Techniquement, il n'y avait rien de mal à cela... mais un potentiel gâché était difficile à ne pas considérer comme tel. Marius aurait été un élément précieux dans les combats à venir, et l'échéance approchait. Mais bien sûr, Enjolras ne pouvait pas forcer la main de leur ami. S'il ne revenait pas de son propre chef, il n'était pas question pour le chef de file des amis de l'ABC de venir le chercher de son côté. Ce n'était pas affaire d'orgueil, non, affaire plutôt de bon sens, à ses yeux. Même si l'affaire était forcément légèrement plus personnelle que s'il n'était question que de la cause et rien que de la cause... quand bien même Enjolras n'avait plus ou moins que cela dans la vie.

-Je ne vois pas pourquoi,
répondit Enjolras avec sans doute un rien de mauvaise foi car il est vrai qu'il n'avait pas ménagé Marius au cours de leurs dernières conversations, mais ce n'était certainement pas dans le but de l'inquiéter ou de l'éloigner... juste de le recentrer, on va dire. C'est ce qu'il t'a dit ? suggéra-t-il, supposant qu'il était bien possible que Courfeyrac soit en train de plus ou moins essayer de jouer les intermédiaires entre eux. Autant dire que c'était peine perdue.





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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeSam 28 Déc - 10:19

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Courfeyrac n’allait pas le nier. Il apprécierait grandement que Marius et Enjolras se rabibochent, mais il ne pouvait forcer ni l’un ni l’autre à faire un pas vers l’autre. D’autant plus que ses deux amis avaient une certaine fierté. C’était le cas de tout homme, on ne pouvait pas le leur reprocher, mais ça ne rendait pas la situation plus simple. Peut-être se mêlait-il de ce qui ne le regardait pas. Mais il se disait que si ni l’un ni l’autre ne se décidait à mettre sa fierté de côté, cela pourrait durer longtemps, ou même ne jamais se régler, ce qui serait vraiment dommage au final. Alors il se disait qu’avec un médiateur, les choses seraient peut-être plus simples. Courfeyrac voulait juste que ses deux amis cessent leur querelle, c’était totalement bienveillant.

Il ne garantissait pas un succès non plus. Les deux hommes étaient têtus, c’est même pour cette raison qu’ils en étaient tous là. Mais bon, il pouvait au moins essayer. Il connaissait mieux Enjolras, et il savait que ce dernier était difficile à déloger de ses positions, mais bon. S’il pouvait au moins lui suggérer le fait de revoir ses paroles, ce serait déjà cela. Quant à Marius, Courfeyrac n’avait pas plus de poids sur lui que sur Enjolras, mais bon, il espérait également se faire entendre. En tout cas, il pouvait au moins essayer d’arranger les choses, qu’il les pousse à discuter calmement. Il se prendrait peut-être un retour sec, mais il ne pensait pas se disputer avec Enjolras pour cela, ce serait trop bête. Courfeyrac tentait toujours de mettre fin au conflit en faisait des compromis dans tous les cas. Mais ce n’était pas le cas des deux hommes qui étaient en froid, ils jouaient tous les deux les coqs, mais il était temps que cela cesse, ça allait finir par aller trop loin.

-Je ne vois pas pourquoi. C'est ce qu'il t'a dit ?

Non pas vraiment, c’était surtout une interprétation de Courfeyrac. Mais en tout cas, la réaction de son ami lui indiquait bel et bien qu’il ne semblait pas prêt à se remettre en question, ou à mettre sa fierté de côté. Si déjà dès le début ça partait mal, il ne savait pas comment il allait faire pour la suite… Mais bon, il ne comptait abandonner pour autant. Il allait essayer encore un peu.

« Non, pas exactement. C’est surtout ce que j’en déduis. Je ne dis pas que l’un a raison et l’autre tort. Je pense surtout que c’est un souci de communication. »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeSam 28 Déc - 12:10




E

njolras pouvait bien admettre qu'il serait de bon ton qu'il arondisse les angles avec Marius, mais s'il était potentiellement capable de le concéder, ce n'était pas pour autant qu'il le ferait, parce que, tout simplement, les angles arondis, dans l'univers du chef de file des amis de l'ABC, où tout était carré, décidé, clair et net, n'existaient pas.

C'était un tort, sans doute, que de se laisser dominer par des convictions manichéennes et de demeurer persuadé d'avoir raison au mépris d'une éventuelle remise en question, mais il ne se voyait pas changer, et encore moins dans l'unique but de se réconcilier avec Marius. S'il n'avait pas réellement envie de perdre son ami, il gardait ses priorités, et c'était ainsi, la cause qu'il défendait corps et âme passerait toujours, quoi qu'il advienne, avant ses propres acceptions personnelles. Il estimait que c'était la condition sine qua non à une révolution rondement menée (et dans ce cas seulement, on pouvait éventuellement évoquer quelque chose d'un tant soit peu rond). Donc non, ce n'était définitivement pas Enjolras qui ferait un premier pas dans lequel il ne croirait pas forcément. Courfeyrac ne donnait peut-être pas tort ou raison à qui que ce soit, mais dans l'esprit d'Enjolras, c'était très clair, et la question ne se posait même pas : il avait raison et Marius avait tort, un point c'est tout. Et il avait mieux à faire que de courir après lui dans l'intention seule de ménager sa sensibilité.

-Je n'en suis pas si certain
, répondit Enjolras, sans doute trop catégorique (parce que c'était ce qu'il était tout le temps).

Oui, il y avait un clair souci de communication entre lui et Marius, mais il ne fallait pas compter sur lui pour l'admettre malgré tout. S'il n'était pas à même de communiquer convenablement, alors il estimait que le rôle même qu'il s'était attribué à lui-même ne pourrait qu'être qualifié d'imposture, et il refusait de voir les choses ainsi... Même si les circonstances avaient de bonnes chances de lui donner tort dans un avenir raisonnablement (et trop) proche.

-Sa position a été très claire, la mienne aussi. Il n'est pas question d'avoir raison ou tort, elles ne sont tout simplement pas compatibles.


Et il pensait, de ce point de vue-là, être plus facilement capable de le reconnaître que l'autre concerné.





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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMer 29 Jan - 21:34

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Personne n’avait demandé à Courfeyrac de jouer les médiateurs, mais il était un peu las, et peiné de voir ses deux meilleurs amis en froid pour si peu. Effectivement, il comprenait les positions de chacun, et n’en défendait aucun plus que l’autre, mais il était d’avis que les proportions étaient démesurées. Le jeune homme aimerait donc que les deux partis se réconcilient, mais ce n’était pas si simple.

Les deux hommes avaient une sacrée fierté. Et il savait qu’aucun ne ferait un pas vers l’autre même si ils en avaient envie. Courfeyrac ne savait pas s’il pouvait aider à arranger les choses mais il pouvait au moins essayer. Ça ne lui coûtait rien. Encore heureux, il n’avait pas à choisir entre les deux, cela aurait été tout bonnement impossible. Il avait une très profonde et sincère affection pour chacun d’entre eux. Ce n’était pourtant pas la même amitié, et même s’il connaissait Enjolras depuis plus longtemps il avait développé quelque chose de fort avec Marius et ils lui étaient tous les deux très cher. Il ne voulait en perdre aucun tout simplement. Mais la question ne se posait pas. Toutefois ce serait encore mieux si Marius et Enjolras pouvaient se réconcilier. Il ne pouvait cependant pas les forcer, ils restaient maîtres de leurs décisions mais au moins les pousser à la réflexion, ou juste arrondir légèrement les angles serait une grande victoire pour le jeune homme.

-Je n'en suis pas si certain.

Bon, si son ami avait été d’accord avec lui, Courfeyrac aurait été plus surpris qu’en cet instant. Il connaissait très bien son ami, il savait qu’Enjolras pouvait se montrer borné quand il était persuadé d’avoir raison. Pourtant, Courfeyrac restait tout de même convaincu que les deux hommes devraient discuter. Même s’il restait une petite chance pour que cela envenime la situation, si jamais ils se disputaient, mais si quelqu’un était là pour tempérer les choses ça pourrait peut-être donner quelque chose. Mais bon encore une fois, Courfeyrac ne voulait pas forcer, cela devait aussi venir d’eux.

-Sa position a été très claire, la mienne aussi. Il n'est pas question d'avoir raison ou tort, elles ne sont tout simplement pas compatibles.

Courfeyrac n’était pas d’accord. Ils avaient les mêmes idées, c’est juste qu’ils ne les appliquaient pas de la même manière. Ils avaient réussi à bien s’entendre jusque-là, donc Enjolras devrait reconnaitre qu’il n’avait pas totalement raison. Mais ce n’était pas le but du révolutionnaire que de braquer son ami. Il était venu le voir pour qu’ils passent un bon moment ensemble, pas qu’ils se disputent. Mais c’était Enjolras qui avait commencé à parler de Marius, et à lui poser des questions.

« Quand bien même, est-ce que c’est une raison pour que vous restiez fâchés ? Jusqu’à maintenant, vous aviez tout de même réussi à bien vous entendre tous les deux. »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMer 29 Jan - 22:06




E

njolras était un meneur. Quand il était question de rassembler ou haranguer les foules, de porter haut les idées révolutionnaires et de mener à bien son idéal politique, il estimait n'avoir de leçons à recevoir de personnes. Sans s'estimer impérieusement irremplaçable, il était convaincu de ses opinions, suffisamment pour savoir les transmettre sans admettre parfois les imposer. Sur ce point, définitivement, il ne pensait pas son comportement contestable. Mais d'un point de vue humain en revanche... il lui arrivait de l'être, parfois, et c'était là une chose qu'il pourrait difficilement contester. Obnubilé par la cause qu'il défendait, il négligeait parfois l'humanité seule, au nom pourtant de l'humanité.

Son amitié à l'adresse de ses frères d'armes n'était pourtant pas feinte le moins du monde. Enjolras avait une affection franche et sincère pour chacun des membres des Amis de l'ABC, y compris envers ceux qui avaient le don de lui taper le plus sur le système (Grantaire en tête, donc, on l'aura bien compris). C'était le cas pour Courfeyrac, évidemment, et c'était le cas pour Marius également. Mais leur situation restait particulière, au sens où Enjolras n'avait jamais vraiment partagé de temps avec Marius en dehors des moments qu'ils passaient, justement, à parler de leur cause commune (peut-être parce qu'Enjolras n'était tout bonnement pas capable d'un autre sujet de conversation, ça...). La presque-intégralité de leurs discussions gravitaient autour de cela, si bien que quand Marius avait commencé à se détourner, eh bien... cela s'était ressenti, pas seulement au sein des réunions des amis de l'ABC, mais au sein de leur amitié elle-même.

Courfeyrac était à même d'interroger non pas Enjolras le chef de file révolutionnaire, mais Enjolras l'ami, et à ce titre, il avait effectivement raison. S'ils admettaient l'un et l'autre que leurs chemins activistes se séparaient, ça n'avait pas besoin d'être le cas dans d'autres champs, même si, forcément, il semblait assez difficile de ne pas voir les mêmes schémas et les mêmes débats se reproduire, même dans le cadre d'une discussion qui se voudrait éventuellement plus... informelle.

-Non, ce n'est pas une raison
, admit-il tout de même, car il pouvait bien se montrer tout de même honnête à ce sujet. Mais nos conversations cordiales ont la fâcheuse tendance à dégénérer, ajouta-t-il d'un ton mi-amusé, mi-défaitiste.






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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeVen 28 Fév - 10:43

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Courfeyrac commençait de plus en plus à croire que ce n’était pas demain qu’il réussirait à réunir Marius et Enjolras. C’était un peu dommage tout de même, de mettre fin à une amitié, pour une divergence d’opinion. Qui en plus de cela, n’était pas si divergente que cela. Ils voulaient tous les deux le même monde, la même justice, et même si Marius n’était peut-être pas en train d’y penser tout le temps, il avait le même cœur révolutionnaire qu’Enjolras, que lui. Ils auraient pu… tenter de mettre leurs différents de côté, et avoir une conversation. Courfeyrac aimerait vraiment qu’ils le fassent, mais il n’avait en aucun cas le pouvoir de les forcer, et c’était assez malheureux, en fin de compte.

Il n’avait pourtant pas envie de considérer cela comme un échec. Il avait envie de croire qu’un jour, les deux hommes seraient capables de se reparler, sans qu’il n’ait besoin d’interférer. Surtout que, peut-être qu’ils allaient tous mourir bientôt. Le jeune homme n’avait aucune idée, de ce dont l’avenir serait fait, mais il savait en revanche, que leur combat n’avait pas encore véritablement commencé, et qu’ils allaient tous, très bientôt, risquer leur vie, pour tenter d’alléger celle de ceux qui n’avaient pas la force de combattre. Alors, ils devraient peut-être, tenter de mettre les choses de côté, si jamais… le pire arrivait. Ce que Courfeyrac ne souhaitait absolument pas, il préférait lui-même périr plutôt que de perdre un de ses amis. Ce dont il n’était pas même certain de pouvoir se remettre.

Enjolras estimait qu’ils ne pensaient plus de la même façon, avec Marius, et si Courfeyrac ne pouvait pas lui donner tort, cela ne voulait pas dire qu’ils n’étaient pas capables de communiquer. Marius était un peu trop… Obnubilé par son épouse, et bon d’accord, il était un jeune marié, c’était normal, mais il ne doutait pas qu’il pensait tout de même à leur cause, et que le jour venu, il se joindrait à eux, pour la révolution. Parce que Marius avait toujours participé activement, jusqu’à Cosette, il était d’accord sur ce point.

-Non, ce n'est pas une raison. Mais nos conversations cordiales ont la fâcheuse tendance à dégénérer.

Courfeyrac répondit légèrement à son sourire. Au moins, son ami reconnaissait qu’ils pourraient totalement continuer d’avoir une relation cordiale. Que les choses dégénèrent, ça, c’était autre chose. Mais il comprenait un peu pourquoi. Il est vrai qu’il avait constaté que Cosette venait presque tout de suite dans la conversation, parce que Marius aimait en parler. Et il pouvait comprendre que cela puisse agacer Enjolras, mais il fallait faire la part des choses, et il pouvait aussi se montrer heureux pour Marius, même s’il comprenait le point de vue d’Enjolras, et que cela ne soit pas forcément évident.

« Qu’est-ce qui t’énerve autant, qu’il se soit marié ? Qu’il soit obnubilé par sa belle ? C’est vrai qu’il est complètement… hypnotisé dira-t-on par son épouse. Mais tu sais, je reste tout de même persuadé qu’il serait près à se battre avec nous. S’il venait, tu le renverrais chez lui ? »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeVen 28 Fév - 18:45



E

njolras appréciait la démarche de Courfeyrac, en vérité. Il voyait très bien ce qu'il cherchait à faire, rabibocher deux amis qui avaient plus de raisons de s'entendre que de se déchirer, en vérité. Et le chef de file des Amis de l'ABC avait conscience de cela... ce qui ne l'empêchait pour autant pas d'abonder dans le sens inverse chaque fois que Marius et lui se retrouvaient dans la même pièce. Ce qui n'avait rien de productif en fin de cause, ni pour la cause, ni pour leur amitié, ni pour personne. Arrondir les angles ne serait sans doute pas un mal, effectivement, même lui était à même de le reconnaître, et pour ce faire, compter après une tierce personne n'était pas forcément une mauvaise chose.

Mais quand bien même la démarche était bonne, Enjolras continuait de douter du fait qu'elle soit inutile. Ceci dit, cela allait permettre de clarifier l'une ou l'autre chose, car il se rendait bien compte, à entendre certaines des questions de son ami, qu'il ne s'était pas forcément fait comprendre (un comble pour le jeune homme, qui brillait la plupart du temps par son éloquence), et s'il n'avait su se faire comprendre clairement de Courfeyrac, que pouvait-il bien en être de Marius ? Encore qu'ils avaient eu cette conversation (toujours plus ou moins la même en réalité) un peu trop souvent pour qu'une partie au moins du message ne soit pas passée.

Non, ce qui l'énervait autant n'était pas le fait qu'il se soit marié. Il avait pu lui reprocher, auparavant, sa romance avec Cosette, parce que ça n'avait été à ses yeux qu'une bluette sentimentale, quelque chose qui lui passerait, et qu'il faisait pourtant passer en priorité alors qu'ils se devaient défendre une plus noble cause. Mais ils étaient mariés, maintenant, et même si Enjolras trouvait ces noces bien trop hâtives, il respectait son choix. Ce qu'il ne supportait pas, c'était la manière dont Marius prétendait pouvoir être encore sur tous les fronts, alors qu'en prenant épouse, il avait déjà choisi. Il ne pouvait pas faire mine de tergiverser, il avait pris sa décision, et ce serait tant mieux pour lui si elle était définitive (même si Enjolras l'aurait préféré sur les barricades). Sauf qu'il continuait de prétendre.

-Je le devrais peut-être,
répondit Enjolras. En vérité, dans le feu de l'action, il ne pensait pas pouvoir refuser la présence d'aucun homme tant la présence de chacun d'entre eux compterait. Et en effet, quand Marius se présenterait, il se sentirait plus soulagé qu'en colère. Pour ne pas être celui qui fera de son épouse une veuve. Même s'il doit décider le moment venu de se battre avec nous, cela voudra dire qu'il laissera derrière lui une femme, peut-être une future famille, précisément ce pour quoi nous nous battons. Bien sûr, je ne te le cache pas, c'est ses absences répétées, son désintérêt soudain, qui m'ont d'abord blessé, mais il n'est plus question de ça.

Il n'aurait peut-être pas l'air très crédible, pourtant, c'était vrai. Il n'enverrait pas au pugilat ceux qui avaient quelque chose de réelle à perdre, ceux que l'on pleurerait. Ce serait à l'inverse même des valeurs qu'il défendait.




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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMar 31 Mar - 11:45

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Courfeyrac ne saurait dire si ce qu’il faisait, marchait ou non. De son point de vue, il aurait plutôt tendance à dire que non. D’après les réponses que lui donnait son ami, Enjolras ne semblait pas vraiment enclin à une réconciliation avec Marius. Après tout, le jeune homme était quelqu’un d’intelligent, et il avait très probablement déjà compris où il voulait en venir. Mais il n’était pas vraiment certain que cela morde à l’hameçon. Pourtant, Courfeyrac apprécierait vraiment que ses deux amis décident d’enterrer la hache de guerre et de repartir sur des bases saines, mais de toute évidence, ce n’était pas vraiment dans les projets du révolutionnaire. Pourtant, même si Courfeyrac ne pouvait pas forcer Enjolras à mettre de l’eau dans son vin, il avait néanmoins envie de comprendre pourquoi la rancœur était si tenace.

Si son ami voulait bien le lui expliquer, il apprécierait grandement. Il savait bien, qu’il ne pouvait pas forcer les gens à s’entendre s’ils n’en avaient pas envie, et il ne comptait en aucun cas forcer Enjolras ou Marius. Cela pourrait lui retomber dessus, et il n’avait pas envie de se disputer avec ses deux meilleurs amis. Il ne pouvait qu’être spectateur de tout cela, puisque de toute évidence, il n’était pas parvenu à en être acteur. Il continuait tout de même de penser que les deux hommes avaient besoin de se parler, ne serait-ce que pour vider leurs sacs, et mettre les choses au clair, une bonne fois.

La discussion était utile pour bon nombre de choses. Et il était important de communiquer, selon Courfeyrac. Et puis, c’était Enjolras qui étudiait le droit, alors il devait en savoir quelque chose, même s’il n’était pas forcément le plus assidu en cours, avec ses idées de révolution plein la tête. Idées que Courfeyrac partageait totalement, bien entendu. Mais là, il n’était pas questions que ses deux amis se fassent la guerre, et Courfeyrac savait que Marius n’avait pas changé d’avis quant aux Amis de l’A B C, alors vraiment, il était bête qu’ils restent fâchés. Il ne venait plus aux réunions, certes, mais Courfeyrac était d’avis que Marius saurait prendre les armes, si nécessaire, pour défendre leur cause. Il était amoureux, c’était indéniable, mais il ne pouvait pas non plus avoir oublié qui il était, et ce pourquoi il s’était battu jusqu’à aujourd’hui.

-Je le devrais peut-être. Même s'il doit décider le moment venu de se battre avec nous, cela voudra dire qu'il laissera derrière lui une femme, peut-être une future famille, précisément ce pour quoi nous nous battons. Bien sûr, je ne te le cache pas, c'est ses absences répétées, son désintérêt soudain, qui m'ont d'abord blessé, mais il n'est plus question de ça.

Le jeune homme était quelque peu surpris. La situation ne laissait pas présager cela de la part d’Enjolras, mais ce n’était pas plus mal, qu’il ne soit plus vraiment en colère contre lui. Du moins, c’est ce que Courfeyrac comprenait, mais il se méprenait peut-être. Il était au moins heureux que son ami se confie un peu à lui. Peut-être que cela pourrait arranger certaines choses, même faire du bien à Enjolras, de parler un peu.

« De quoi est-il question dans ce cas ? »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMar 31 Mar - 18:19



E

njolras s'estimait bon orateur, c'était du moins une qualité qu'on soulignait souvent chez lui, et qui n'allait pas sans un certain nombre de défauts également, il est vrai. Il savait débattre, s'exprimer, donner son opinion, mais semble-t-il qu'en cet instant, il peinait à expliquer convenablement son propos, puisque Enjolras, pour sa part, avait eu le sentiment de répondre à la question que son interlocuteur lui posait. Sans doute était-il plus difficile de se faire entendre et comprendre quand cela touchait au domaine du sentiment plutôt qu'à celui des faits.

Il était simple, pour Enjolras, de discuter politique et révolution, car ses arguments se basaient sur des écrits, des faits, des constats, de chiffres, des observations directes et certains, qu'il estimait indéniables, et ne pouvoir être discutées qu'avec mauvaise foi (mauvaise foi qu'il faisait donc mine de ne pas posséder pour sa part - typique des personnes de mauvaise foi). Mais là, même s'il était question des Amis de l'ABC, le débat n'était pas tant politique qu'il n'y paraissait. Il était question d'un camarade qui était devenu un ami.

Et si Enjolras avait tant espéré le retrouver aux réunions, ce n'était pas uniquement parce que le jeune homme avait du tempérament, de la jugeotte et de l'esprit, c'était aussi parce que dans des circonstances si graves et, à ses yeux si importantes, il voulait être entouré de personnes en qui il avait entièrement confiance, des personnes qui avaient son estime et son amitié. Des personnes comme Courfeyrac, donc. Et des personnes comme Marius, évidemment. Mais il était égoïste, à présent, de vouloir le garder à tout prix, alors que les circonstances avaient évolué de cette manière.

-La révolution peut se passer de Marius. Pas son épouse. C'est de ça qu'il est question,
répondit-il alors, résolu.

Et c'était une vérité indéniable. Il ne prenait pas plaisir à envoyer ses camarades à une mort probable, mais tous le faisaient en leur âme et conscience, en sachant pertinemment ce qui les attendaient. Ils étaient jeunes, ils n'avaient pas d'attaches desquelles ils ne pouvaient pas se défaire... Marius autant que les autres, avant, mais plus maintenant. La famille était importante, sacrée, pour Enjolras, c'était une valeur qu'il avait à coeur de défendre. Et en son nom, il admettait sans difficulté que la place de Marius était auprès de sa femme, et de la famille qu'ils espéraient certainement construire ensemble. Pas auprès des Amis de l'ABC.




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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeDim 24 Mai - 13:57

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Est-ce que le conflit qui opposait Enjolras et Marius se délierait un jour ? Courfeyrac n’en savait rien. Mais il l’espérait en tout cas. Il avait envie de croire à une réconciliation. Il n’avait aucun pouvoir là-dessus évidemment, ce n’était pas faute de tenter de les rabibocher, mais il ne pouvait pas non plus les forcer à aller l’un vers l’autre. Quoiqu’il en soit, il était content que son ami accepte d’en parler, et d’exprimer le fond du problème, et il estimait que c’était déjà une petite victoire.

Personne ne lui avait rien demandé, il en était conscient mais il voulait tout de même tenter de défaire les nœuds qu’il y avait entre ses deux meilleurs amis. Il n’aimait pas que les choses se passent de cette manière, il voulait qu’ils puissent à nouveau être tous ensemble. Même si cela ne devait jamais être le cas, Courfeyrac aurait des regrets de n’avoir rien fait. Alors oui, il se mêlait de ce qui ne le regardait pas, mais tant pis. Il espérait pouvoir faire quelque chose, être utile, mais ce n’était pour le moment pas garanti.

Pour sa part, il estimait qu’il y avait des torts des deux côtés. Marius et Enjolras, c’était deux caractères différents, et ils avaient tous les deux une fierté, plus ou moins envahissante. Ils restaient dans leur coin, estimant que l’autre était en tort, ça n’arrangeait rien. Enfin, c’était ce qu’il pensait, il se fourvoyait peut-être. Il n’était pas dans leurs têtes, mais il pensait tout de même connaître ses amis un minimum.

-La révolution peut se passer de Marius. Pas son épouse. C'est de ça qu'il est question.

Un point de vue que Courfeyrac comprenait, évidemment. Ce serait malheureux que Cosette se retrouve veuve. Mais n’étaient-ils pas tous, le fils, le frère ou l’ami de quelqu’un ? S’ils périssaient, il y aurait toujours quelqu’un pour les pleurer. Ils se battaient en leur âme et conscience, en connaissant les risques encourus. Marius aussi les connaissait. S’il voulait se battre, on ne pouvait pas l’en empêcher. C’était ce que pensait Courfeyrac en tout cas. Même s’il ne savait pas ce qu’étaient les plans de Marius, évidemment.

« C’est vrai, il serait regrettable que Cosette se retrouve veuve. Mais nous tous, les amis de l’ABC, nous avons tous des personnes qui peuvent nous pleurer. Il paraît qu’il n’y a pas pire douleur que de perdre un enfant. Et nous ne sommes pas tous des orphelins. Je comprends ton point de vue, mais je pense que c’est à lui de décider. »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeDim 24 Mai - 17:49



B

ien sûr, Courfeyrac soulevait un point important, tous, ils avaient probablement des personnes susceptibles de les pleurer si malheur devait leur arriver (même si dans le cas d'Enjolras, il n'y avait pas grand-monde, pas d'attaches, ses amis étaient tous de l'ABC, et ses parents, s'ils étaient toujours en vie, étaient sans nouvelles de lui - et réciproquement - dans tous les cas). Eh oui, décider de se lancer dans le combat, c'était prendre des risques inconsidérés qui pouvaient toucher leur entourage. Mais il y avait une différence entre ces attaches desquelles on ne pouvait se défaire, et celles que l'on se créait inconsidérément, alors qu'on savait pertinemment les risques encourus.

D'aucuns pourraient prétendre, certes, que justement, un mariage avait d'autant plus de sens qu'il revenait à vivre pleinement une romance qui serait peut-être courte par la force des choses... Mais il avait du mal à voir les choses de cette manière. Concernant Marius, force était à Enjolras de le reconnaître, il était biaisé... Parce que Marius était son ami, et il le jugeait aussi en tant que tel. Et à ses yeux, Marius avait réellement été égoïste.

-Nous sommes tous les enfants de quelqu'un, je le concède, et il est vrai que je préférerais qu'il n'y ait aucun parent éploré dans le processus. Mais les maris, les pères, ne devront jamais être en première ligne... ce n'est pas nouveau, je l'ai toujours dit et pensé...
Il ne pouvait interdire à personne de se battre. Il était le chef de fil des amis de l'ABC, mais il n'était pas un tyran... du moins refusait-il de se voir comme tel... ce serait devenir tout ce qu'il avait toujours détesté, tout ce qu'il avait toujours voulu combattre, même. C'est à cette Cosette, en réalité, que cette décision devrait revenir, mais je doute qu'elle soit consultée, à aucun moment.

Le jugement qu'il émettait, en l'occurrence n'avait que peu à voir avec quoi que ce soit de concret, mais Enjolras avait vu comment Marius se comportait, avec lui du moins. Il conciliait l'inconciliable, et voulait laisser croire à tous que cela ne devrait pas poser problème, et qu'il n'y avait absolument aucun conflit d'intérêt, d'ailleurs.

-Le choix final reviendra à Marius. Je voudrais seulement qu'il le fasse... sérieusement.




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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMer 19 Aoû - 0:25

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Courfeyrac était du genre à penser que chaque homme était responsable de ses choix, et que lui seul pouvait prendre des décisions pour lui-même. Le jeune homme ne se permettrait pas de dire à qui que ce soit ce qu’il avait à faire, lui poser des limites. Ce n’était pas du tout dans son tempérament. Evidemment, il y avait toujours des leaders, et c’était une nécessité, mais diriger des gens, cela ne voulait pas non plus dire tout leur imposer sans leur laisser le choix. Ou sinon, ça ne devenait qu’une dictature de plus, ce qui dans leur cas, serait totalement contreproductif.

Sur ce point, ils avaient beaucoup de chance d’avoir Enjolras en tant que meneur. Le jeune homme ne se permettrait jamais de se montrer trop autoritaire, ou de forcer qui que ce soit. Chaque homme qui avait rejoint les amis de l’A B C, l’avait fait en son âme et conscience, et personne n’était forcé de rester. Faire demi-tour était une possibilité qu’ils avaient tous. Leur but était de changer le monde, pas de contribuer à le rendre pire encore. Mais dans ce cas-là, Enjolras ne pouvait pas non plus décider de ceux qui devaient rester à la maison quand venait le temps de se battre.

-Nous sommes tous les enfants de quelqu'un, je le concède, et il est vrai que je préférerais qu'il n'y ait aucun parent éploré dans le processus. Mais les maris, les pères, ne devront jamais être en première ligne... ce n'est pas nouveau, je l'ai toujours dit et pensé... C'est à cette Cosette, en réalité, que cette décision devrait revenir, mais je doute qu'elle soit consultée, à aucun moment. Le choix final reviendra à Marius. Je voudrais seulement qu'il le fasse... sérieusement.

Il comprenait la façon de voir les choses de son ami. En un sens, il n’avait pas tort. Mais en son sens, Cosette n’avait rien à dire, elle avait épousé Marius en toute connaissance de cause. Elle devrait le connaître, savoir ce qui le faisait se révolter, et ce pourquoi il avait envie de se battre. Effectivement, il n’y aurait que Marius pour prendre la décision. Courfeyrac n’avait pas spécialement envie qu’il se batte, parce qu’il s’inquièterait forcément pour lui, et que personne ne voudrait apprendre son décès à ses proches, mais jamais il ne lui jetterait la pierre de monter sur les barricades, cependant.

« Tu as raison. Lui seul sera décisionnaire, mais tu sais, il a la tête dure. Quand il a une idée en tête, il est difficile de lui en faire changer. En en cela, il te ressemble beaucoup. »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMer 19 Aoû - 17:20



C

ourfeyrac et Enjolras partageaient de manière générale les mêmes opinions. Rien d'anormal à cela, on ne s'engageait pas dans un même combat, qui pouvait vous coûter la vie, sans porter en soi une opinion forte et inaliénable, leurs avis, bien loin de s'opposer généralement, avaient davantage tendance à se compléter. Chacun apportait ses propres connaissances à un objectif commun, et sur ce terreau s'était créée et renforcée leur amitié. Pour cette raison, il déplorait de découvrir que pour cette fois, Courfeyrac semblait plus mitigé quand à l'opinion d'Enjolras, mais c'était sans doute parce qu'Enjolras tenait compte de variables que Courfeyrac lui-même ne devinait pas.

Oui, dans un premier temps, ce qui avait déplu à Enjolras, c'était la distraction de Marius, qui du fait de la présence de Cosette, ne se montrait plus aussi investi qu'avant, et il avait définitivement manqué de tolérance et de jugement à cette époque, chose qu'il était à même de reconnaître a posteriori (ce qui de sa part tenait de l'exploit). Mais là, il était question d'autre chose. Tout serait différent si Cosette avait eu connaissance du combat que menait Marius et de son engagement auprès des Amis de l'A B C, mais Enjolras savait, de la voix de Marius lui-même, que sa jeune épouse n'en avait rien su du tout. Et que l'épousée aurait continué de ne rien en savoir s'il n'avait été traîné presque mort dans les égouts de Paris jusqu'à la demeure de son grand-père. Marius s'était improvisé deux rôles contradictoires et qui en aucun cas ne pouvaient être complémentaires. Disposant d'autres informations, ou convaincu de ce dont Courfeyrac était convaincu lui-même, Enjolras aussi aurait une autre vision de la situation. Ceci dit, ces deux visions ne seraient finalement pas confrontées.

En reprenant la parole, Courfeyrac observa seulement que si Marius seul était décisionnaire de ce qui allait se passer, l'issue était sans doute toute trouvée... Enjolras savait que c'était sûrement loin d'être faux, en effet... Car Marius était une tête de mule, autant qu'Enjolras. Ce n'était pas pour rien si les deux s'étaient si souvent retrouvés en conflit, tout amis qu'ils étaient. Il leur était presque impossible d'admettre leurs torts. Ou bien consentaient-ils à le faire quand il était déjà bien trop tard.

-Oui, j'en ai bien conscience
, répondit Marius avec un fin sourire. Mais pour cette fois, j'exposerai mon opinion et je n'insisterai pas. Je suis borné mais parfois j'apprends de mes erreurs. Ceci dit, je pense que ce qui nous est à tous arrivés n'a pas changé que mes perspectives, j'imagine qu'elles ont également bouleversé les siennes. Et les tiennes également, je suppose.



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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMer 21 Oct - 16:19

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Chacun était décisionnaire, les choses avaient toujours été ainsi. Personne ne forçait qui que ce soit, et c’était tant mieux. S’ils considéraient tous Enjolras comme le chef de file, c’est parce qu’ils le ressentaient comme ça, c’était lui qui prenait la parole, qui les guidait, mais il ne leur donnait pas d’ordres, ni ne les forçait à faire quoique ce soit. Tout le monde avait toujours été libre de partir ou de rester au sein des amis de l’ABC. Personne n’était jugé, et c’est ce qui était recherché. Une cohésion de groupe, quelque chose où tout le monde se sentirait unis, soudés, et surtout, libres. Et cette liberté, ils voulaient l’apporter à tous, c’était un de leurs buts.

Marius ferait comme bon lui semblait. Courfeyrac ne le poussait pas à se battre, ou à se retirer, il lui laissait faire son choix sans interférer. Evidemment, il comprenait le message d’Enjolras, maintenant que le jeune homme était marié, le choix était moins évident. Ce serait égoïste d’aller mettre sa vie en péril alors qu’il avait une femme qui l’attendait, mais il serait tout de même dommage qu’il se bride pour elle. C’était l’avis du jeune homme, c’était une décision difficile à prendre d’une manière ou d’une autre, et personne ne pouvait choisir pour Marius. En tout cas, le jeune homme avait envie de se montrer confiant, il ne voulait pas penser au pire, pour aucun de ses amis. Il voulait croire qu’ils s’en sortiraient tous indemnes. Il y avait presque aucune chance pour que cela arrive, mais il préférait imaginer le meilleur, plutôt que de penser au pire.

-Oui, j'en ai bien conscience. Mais pour cette fois, j'exposerai mon opinion et je n'insisterai pas. Je suis borné mais parfois j'apprends de mes erreurs. Ceci dit, je pense que ce qui nous est à tous arrivés n'a pas changé que mes perspectives, j'imagine qu'elles ont également bouleversé les siennes. Et les tiennes également, je suppose.

Courfeyrac afficha un léger sourire. Il ne pouvait qu’être d’accord avec ce que lui disait Enjolras. Ceci dit, sur ce coup-là, personne n’avait raison ou tort, c’était juste un point de vue, un avis sur une situation qu’ils ne contrôlaient pas. Ce n’était donc pas vraiment un désaccord, mais une façon de penser différente, du moins sur cette question. S’ils étaient si proches, c’est bien parce qu’ils se ressemblaient sur de nombreux sujets, ce qui était une excellente chose, soit dit en passant.

« Oui, c’est évident. Mais l’avantage qu’on a, c’est qu’on peut compter les uns sur les autres, quoiqu’il puisse se passer. »

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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMer 21 Oct - 18:26



E

njolras hocha la tête au propos de son ami. Il pensait la même chose. Il savait que ses allures autoritaires de chef de file pouvaient parfois donner le sentiment que sa démarche était au fond égoïste, d'autant plus qu'il était capable (ou du moins avait-il cru l'être) de sacrifier les siens à tire-larigot au nom de son idéal. Mais au moment de fonder ce groupuscule, jamais, ô grand jamais, il ne l'avait envisagé autrement que comme l'oeuvre de tout un groupe, qui reposerait sur une entente totale, et un soutien indéfectible.

Il y avait le terme "Amis" au coeur même de leur groupe, et ce n'était pas pour rien, c'était une valeur qu'Enjolras estimait indispensable, à la base de tout. S'il se battait pour la liberté de toute une nation et l'égalité entre tous les hommes, il ne l'envisageait pas sans un sentiment de fraternité absolue, et c'était en cela qu'il considérait être en accord parfait avec toutes les valeurs de la République.

Même si, bien sûr, ils ne pourraient plus être vraiment là pour ceux qui finiraient par ne plus être, et les risques étaient si grand. Pour Enjolras, chacune des victimes dont le sang pouvait être versé était un ami, un frère, et quelque part, même s'il était d'accord avec Courfeyrac, c'était justement aussi ce qu'il se reprochait. Ils étaient là les uns pour les autres, oui, mais cela ne pouvait suffire, en dépit de tous leurs efforts. Bien sûr, on ne pouvait pas sauver tout le monde, et il fallait toujours des martyrs, mais... Il était toujours plus aisé d'en être un que d'appartenir à la catégorie de ceux qui ne pourraient être sauvés.

-Oui, bien sûr. C'est ce qui nous distinguera toujours de ceux contre qui nous luttons. A quoi sert d'être légion quand on oublie l'une des bases les plus nécessaires de la démocratie. C'est la chance que nous avons. Et qu'il nous faut savoir entretenir.


Chance parfois compliquée par l'une ou l'autre friction, comme Marius et lui en faisaient sans doute bien trop la démonstration, ce qui ne les empêchait pourtant pas, justement, de rester présents les uns pour les autres. D'ailleurs, toute friction venait de là. De la nécessité de se dire les choses plutôt que d'agir en absurde solitaire.



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Message#Sujet: Re: Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac   Entre amis, tout est commun | Enjolras & Courfeyrac I_icon_minitimeMar 5 Jan - 21:15

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Les membres des amis de l’A B C étaient tous plus ou moins amis. Les différentes affinités jouaient forcément pour ce qui était de créer des liens, mais ils étaient tout de même un groupe relativement soudé. Ils marchaient ensemble, vers la même destination, le même but. C’était une force. Il était plus difficile de disperser des inconnus que des amis. Au moins, ils pouvaient tous compter les uns sur les autres, et ce serait forcément un avantage qu’ils auraient face à leur ennemi.

Quand le moment serait venu de prendre les armes, personne ne savait vraiment ce qu’il se passerait. Mais l’optimiste qu’était Courfeyrac aimait à penser que le soutien de ses proches donnait forcément une bouffée de courage, de fierté et de force. Il ne savait pas s’ils vaincraient du premier coup, mais il savait que tous donneraient leur maximum, et qu’ils ne reculeraient pas devant les troupes adverses. Ils étaient prêts.

Du moins, c’est ce que tous pensaient, parce qu’au final, ils ne pouvaient pas vraiment se préparer pour ce qui allait se passer. Ils se pensaient tous assez forts, et capables d’affronter les prochains combats avec tout ce qu’il fallait. Mais la plupart n’était que des gamins, avec des idées plein la tête, se pensant plein de courage, et prêts à tout affronter. Ils se trompaient, mais à cet instant précis, qui pouvait seulement le savoir ? Ils étaient tous pris dans l’excitations, et l’euphorie du moment. Avec leurs rêves pleins la tête, et leurs désirs de liberté, de justice.

-Oui, bien sûr. C'est ce qui nous distinguera toujours de ceux contre qui nous luttons. A quoi sert d'être légion quand on oublie l'une des bases les plus nécessaires de la démocratie. C'est la chance que nous avons. Et qu'il nous faut savoir entretenir.

Courfeyrac hocha la tête, en accord avec ce que disait son ami. Ce n’était pas surprenant qu’ils aient la même façon de voir les choses sur beaucoup de sujets. Ils s’accordaient souvent, et c’était sûrement une des raisons pour lesquelles ils s’entendaient si bien, tous les deux. Il fallait l’entretenir, c’était une certitude. Il fallait que leur groupe continue d’être une réunion d’amis avant tout, désireux de changer le monde, mais cela ne devait en aucun cas devenir une obligation, ou être le terrain de rivalités, et de disputes.

« Oui, évidemment. Comment est-ce que tu vois notre futur toi ? »

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