Misère est mon trousseau, c'est la faute à Rousseau - Gavroche Thénardier

Il n'y a pas grand chose à dire sur Gavroche Thénardier, son histoire se construit au jour le jour, au fil de l'Histoire en marche, et se compose d'un ou deux grands événements, composés autrement d'un nombre conséquent d'anecdotes. Gavroche est né des parents Thénardier, de sinistre réputation, pour lesquelles Gavroche n'a pas franchement d'affection... Logique, en même temps, quand on considère combien ce sentiment n'a pas été réciproque. Dès la naissance, apparemment. Ils n'éprouvèrent jamais d'affection pour lui, ne lui témoignèrent aucune considération, et cela conduisit très vite le gamin à se faire "gamin des rues", il a apprit à se débrouiller par ses propres moyens, à faire sa vie à sa manière, à connaître les rues de Paname comme sa poche et à mener son existence comme bon lui semble. Il aime pouvoir ce qu'il veut comme il le veut et quand il le veut. Il vit peut-être misérablement, mais il a la capitale entière pour maison et terrain de jeu, alors pourquoi se plaindre ? Il n'en aurait jamais l'idée, à moins de poursuivre un but précis. Bon, vivre dans la rue n'a pas que des avantages, on a souvent rien à se mettre sous les dents , mais on est pas forcément mieux loti quand on vit chez les Thénardier père et mère. Y'a qu'à voir les pauvres Azelma et Éponine ! Il arrive, parfois, à Gavroche de faire un tour par chez ses parents, mais jamais bien longtemps, jamais dans la bonne humeur, et toujours dans l'indifférence presque totale. Gavroche n'a pas besoin de sa famille, de toute façon, il est parfaitement capable de se débrouiller par lui-même. Tenez, prenez ces deux gamins qu'il a prit sous son aile (sans savoir qu'il s'agissait de ses frères), il sait même s'occuper d'autrui dans la rue.

Gavroche possède une très bonne connaissance de la rue et de ses rouages, il en connaît les belles-gens et les personnages les plus sinistres. Il connaît par exemple très bien la bande "patron-minette", par l'intermédiaire de son paternel. Il a pu participer à un ou deux de leurs sales coups pour gagner son pain. Mais il n'a pas vraiment de filiation, à aucun organisme, il a sa liberté, et il y tient comme à la prunelle de ses yeux. Ceci dit, il y a des individus et des groupes qu'il fréquente plus régulièrement que d'autres, comme ce groupuscule révolutionnaire, les amis de l'ABC, que le gamin fréquente régulièrement sans pour autant en faire partie. Il partage leurs idées, à vivre dans la rue, il est mieux placé que quiconque pour comprendre la situation des gens du peuple, et pour espérer que la situation change. Si des barricades doivent se dresser dans les rues de Paname, alors il y sera. Sans l'ombre d'une hésitation. Il ne peut qu'approuver un idéal politique qui laisse sa parole au peuple, et non à des castes sociales totalement ignorante de ce qui se déroule réellement sous son nez. Il n'en donne peut-être pas l'air, mais le gamin des rues à un minimum de conscience politique, eh oui !

Gavroche est l'archétype-même du gamin parisien, et il en est très fier. Garçon débrouillard, il a apprit très tôt, par la force des choses, à se débrouiller par ses propres moyens, la rue est devenu sa maison, et il en connaît tous les détours, toutes les ruelles, mêmes les bas-fonds. Contraint mais pas forcé de tout faire par lui-même, il a apprit à gagner son pain par lui-même (ou à le voler si besoin). Il a survécu toute sa vie au lieu de simplement vivre, de ce fait, il en a acquit un tempérament bagarreur. Quand on lutte au quotidien, ça s'ancre dans votre caractère, mais ça n'empêche pas le garçon d'être positif, pour ne pas dire optimiste, au quotidien. Accepter la fatalité, c'est ne rien faire pour y changer quoi que ce soit, et ça, hors de question que ça fasse partie du tempérament de Gavroche.

Gavroche est un garçon gouailleur. Il n'hésite pas à dire les choses qu'il pense quand il les pense, avec ce qui peut bien souvent passer pour de l'irrespect. L'insolence et l'effronterie, il connaît, puisqu'il ne reconnaît pas la notion de hiérarchie ou d'autorité. Dans son parler et son attitude, on peut souvent le trouver vulgaire, mais c'est d'une vulgarité attachante, car il n'a rien de bien mauvais en soi, juste un gamin des rues à l'impayable franc-parler.

Prénom/Pseudo : Cal'
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